14 As-tu déjà imaginé explorer l’histoire de Córdoba à travers des manuscrits secrets ? Découvre comment la famille Ramírez de Arellano a façonné la mémoire locale.Plongée dans un fonds documentaire unique : l’âme secrète de Córdoba Parfois, ce sont les papiers jaunis, oubliés dans une armoire, qui détiennent les clés les plus intimes d’une ville. La récente acquisition par la Mairie de Córdoba du fonds Ramírez de Arellano en est la preuve éclatante. Il ne s’agit pas simplement d’une collection poussiéreuse mais d’un miroir vibrant où se reflètent deux siècles d’histoire cordouane – bien au-delà des versions officielles ou des anecdotes touristiques. Ce fonds va bien plus loin que ce que propose habituellement le patrimoine municipal : il rassemble aussi bien des manuscrits inédits que des gravures anciennes, des notes bibliographiques rares sur les écrivains locaux et même le quotidien des quartiers oubliés comme la Judería. Pour moi, c’est un peu comme si on ouvrait soudain la boîte noire émotionnelle de la ville. « On croit connaître Córdoba parce qu’on en arpente les rues ; mais c’est dans ces documents intimes que se cache son véritable ADN. » Des Ramírez de Arellano : chroniqueurs discrets et bâtisseurs d’identité Ce qui m’a toujours frappé avec cette dynastie intellectuelle, c’est leur sens aigu du détail. Antonio Ramírez de Arellano y Baena – né à Baena en 1792 – fut bien plus qu’un juriste ou un député des Cortes de Cádiz. Par ses écrits et ses descendants (Carlos, Teodomiro, Feliciano et surtout Rafael), il a tissé une trame documentée reliant politique, histoire sociale et vie quotidienne cordouane. Leur force ? Travailler sans relâche pour que chaque événement local – du moindre chantier aux drames sociaux – soit consigné avec une précision rare pour l’époque. On retrouve par exemple dans ces archives : Des recensements pointus année après année, Des coupures de presse XIXe siècle sur la vie quotidienne, Des manuscrits explorant les métiers traditionnels comme ceux des plateros (orfèvres) ou sculpteurs, Des descriptions inédites du tissu urbain (rues, hôpitaux, fontaines…) Pour moi qui ai eu entre les mains quelques feuillets signés Rafael Ramírez de Arellano lors d’une précédente recherche à la Biblioteca Central Antonio Gala, le soin apporté aux détails m’a bluffé : on sent une obsession presque amoureuse pour la transmission. Vous pourriez être interessé par Découvrez la magie de ‘Leonora et les soixante grains de café’ à Cordoue 17 mai 2025 Le spectacle poétique de Fernando Romero allie les œuvres de Picasso dans ‘Estrellas électriques écrasées par le talon’! 2 novembre 2023 Pourquoi ces archives changent notre lecture de Córdoba ? Soyons clairs : ce lot n’est pas une simple curiosité érudite. Il ouvre trois perspectives majeures pour comprendre autrement Córdoba : Un kaléidoscope d’histoires inédites Au fil des recoupements (recettes manuscrites locales, anales historiques couvrant 1239–1820…), on découvre combien la petite histoire alimente sans cesse la grande. Des documents sur les constructions — où parfois surgissent encore des vestiges du forum romain — permettent une cartographie neuve du centre historique. Un outil vivant pour chercheurs ET citoyens Jusqu’ici conservées séparément ou dispersées entre collections privées et institutions publiques (comme l’Archive Municipal via Marie Therese Chappellaz), ces pièces forment désormais un corpus accessible. Elles serviront aussi bien aux historiens confirmés qu’aux curieux voulant mieux comprendre leur quartier — j’en ai vu certains y retrouver le nom d’un aïeul oublié ! Une inspiration contemporaine À l’heure où Córdoba cherche à valoriser ses racines culturelles face à la pression touristique (record attendus en 2025 selon le site officiel du tourisme andalou), puiser dans ces sources inédites nourrit une identité authentique et évolutive. Focus sur quelques pépites : extraits choisis et anecdotes personnelles Je me souviens avoir longuement feuilleté l’« Ensayo de un catálogo bibliográfico… » signé Rafael : chaque fiche raconte autant le parcours littéraire local que ses aspirations universelles. J’ai été touché aussi par certaines légendes consignées dans « Leyendas y tradiciones populares », dont beaucoup n’ont jamais été rééditées depuis le XIXe siècle. Plus surprenant encore : certains carnets recensent mois par mois les événements ordinaires du quotidien cordouan (une inondation ici, un mariage populaire là-bas…), permettant d’approcher l’histoire sociale sous un angle ultra-personnel — celui du témoin impliqué. On y découvre même des brouillons annotés préparant la fameuse « Guía artística » (1896). L’évolution entre le manuscrit originel acquis en 2022 et sa version imprimée est passionnante pour comprendre comment se construisent nos récits patrimoniaux. Défis contemporains : sauvegarde numérique et accès démocratique Acquérir ces archives n’est qu’un début ! Le véritable défi commence maintenant : comment préserver physiquement ET numériquement cet héritage ? D’après mes échanges avec les archivistes municipaux en début 2024, plusieurs chantiers sont lancés pour inventorier puis numériser progressivement ces documents fragiles afin d’assurer leur accessibilité durable. Mais il reste beaucoup à faire côté médiation culturelle : organiser des expositions temporaires interactives ? Créer une plateforme participative où habitants pourraient enrichir ou commenter certaines pièces ? Je milite personnellement pour ce type d’ouverture citoyenne qui transformerait chaque Cordouan en gardien actif de sa propre mémoire collective… Une passerelle vers demain : le fonds Ramírez comme laboratoire identitaire À travers cette initiative discrète mais essentielle, Córdoba prouve qu’elle refuse l’amnésie galopante imposée parfois par le tourisme ou l’économie moderne. Plutôt que céder à la nostalgie facile ou au folklore figé, elle s’invente au présent grâce au dialogue intime entre ses archives et ses habitants. Ce fonds Ramírez de Arellano n’est donc ni relique ni pièce muséale : c’est un laboratoire vivant où passé et futur se conjuguent au présent… Un trésor disponible dès aujourd’hui à qui saura pousser la porte de la Biblioteca Central Antonio Gala ! Questions fréquentes Qui étaient vraiment les Ramírez de Arellano ? La famille était composée d’intellectuels engagés — juristes, écrivains et chroniqueurs — ayant joué un rôle clé dans l’histoire culturelle et sociale cordouane dès le XIXᵉ siècle. Où peut-on consulter concrètement ce fonds documentaire ? L’intégralité sera déposée à la Biblioteca Central Antonio Gala ; il est recommandé de contacter l’équipe archivistique en amont pour vérifier quelles pièces sont déjà accessibles au public. En quoi ce fonds est-il différent des autres collections locales ? Il combine une variété inédite : manuscrits privés familiaux, coupures journalistiques rares, notes biographiques… On y retrouve aussi bien l’intime que le collectif. HistoirePatrimoine 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Familles nombreuses : Pourquoi j’ose enfin mon premier tatouage en 2025 ! entrée suivante Fontaine acoustique du Palacio del Bailío : magie sensorielle à Córdoba A lire aussi Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025 Inattendu à Córdoba: Manu Sánchez revient à Cabra,... 1 septembre 2025 À Córdoba, Benamejí en compás: ma nuit au... 31 août 2025 Córdoba flamenco: mes lieux vrais où sentir le... 31 août 2025 Córdoba, Filmoteca: mes secrets pour vivre la rentrée... 30 août 2025 Córdoba, et si une série galicienne réveillait nos... 29 août 2025 Córdoba en Lego: la rentrée comme un local…... 28 août 2025 Córdoba, chirigota del Canijo: la halte immanquable avant... 28 août 2025