El Último de la Fila : Ce que leur retour dit vraiment de la musique aujourd’hui

Manolo García et Quimi Portet en répétition dans une salle baignée de lumière douce, entourés des musiciens historiques, ambiance chaleureuse et concentrée, instruments vintage visibles, style éditorial réaliste pour un magazine musical.

Le retour d’El Último de la Fila ? Plus qu’une simple réunion, c’est une ode à l’authenticité musicale. Pourquoi ce groupe reste-t-il si culte ?

Un retour inattendu qui bouleverse les codes

Je me souviens parfaitement du soir où j’ai appris la nouvelle : El Último de la Fila repart en tournée. Pour beaucoup – moi le premier – c’était un événement qu’on n’espérait plus. Après trente ans d’absence sur scène, Manolo García et Quimi Portet ont choisi d’offrir aux fans une « paella entre amis », loin des artifices marketing qui inondent trop souvent la musique actuelle. Mais ce retour va bien au-delà de la nostalgie. Il interroge notre rapport à la sincérité artistique et au spectacle vivant.

Ce qui me frappe d’emblée, c’est l’humilité affichée par le duo : « Les gens viendront entendre nos chansons, pas nous voir pour notre physique », ironise Portet. Une franchise rare dans un monde où l’apparence prend souvent le pas sur le fond. Le groupe semble vouloir revenir à l’essentiel : les morceaux eux-mêmes, portés par l’envie partagée de vibrer ensemble, musiciens et public réunis.

L’importance du collectif : retour aux sources avec les musiciens historiques

En préparant cette analyse, j’ai creusé ce choix fort de reformer non seulement le tandem phare mais aussi toute l’équipe des années 80–90 – Celada (batterie), Fidel (basse), González (percussion/teclados), Pérez et Pedro Javier González (guitares). Recréer l’alchimie originelle n’a rien d’anodin. C’est même audacieux à l’heure où tant de formations se contentent de reformuler leur identité autour des seuls leaders charismatiques.

Ce pari sur le collectif témoigne d’un respect profond pour l’histoire du groupe mais aussi pour ses racines musicales barcelonaises. J’y vois un clin d’œil aux premiers temps – ceux des concerts confidentiels avec Los Burros ou Los Rápidos –, quand chaque note valait une poignée de main entre complices. À travers cette réunion élargie, El Último revendique une fidélité rare à son ADN : « revenir à ce qui compte ».

Sincérité musicale versus surenchère du spectacle moderne

Là où beaucoup cherchent à éblouir par la technologie ou la mise en scène grandiloquente, Manolo García m’explique vouloir privilégier « un son tirant vers l’incendiaire et le cru ». Il s’agit moins de nostalgie que de retrouver une authenticité brute – celle que seule une formation soudée sait offrir en direct.

Cela rejoint mon expérience personnelle des concerts : ce frisson particulier lorsque chaque erreur devient énergie partagée, quand la magie ne vient ni des spots ni des écrans géants mais du simple dialogue entre artistes et public. Et puis… quelle élégance dans leur refus affiché de toute inflation tarifaire ! Maintenir des places abordables (de 65 à 90 euros) alors que tant surfent sur la vague spéculative marque aussi une volonté forte d’inclusion populaire.

Le répertoire : un équilibre subtil entre mémoire et création

Beaucoup se demandent quels titres seront joués lors de cette tournée-événement. Selon Portet, le choix coule presque de source : les morceaux favoris du groupe sont ceux plébiscités par le public – comme si après tout ce temps s’était forgée une sorte d’intelligence collective autour du répertoire. On retrouvera donc évidemment les classiques incontournables (« Dulces sueños », « Aviones plateados », « Lapiz y tinta »…), mais aussi quelques pépites issues des périodes Los Rápidos/Los Burros (« Huesos », « Disneylandia »).

La vraie surprise pourrait venir de nouvelles compositions en gestation – fruit d’une « incontinence créatrice » assumée chez Quimi Portet selon Manolo García lui-même ! Le processus rappelle ces soirées informelles où les idées jaillissent spontanément dans leur atelier commun. Je trouve remarquable cette façon d’associer héritage et nouveauté sans calcul opportuniste.

Entre héritage ibérique et universalité musicale

Pour comprendre pourquoi El Último fascine toujours autant en 2025, il faut replacer leur œuvre dans le contexte espagnol : ils ont su fédérer plusieurs générations grâce à un savant mélange d’influences méditerranéennes et anglo-saxonnes (Tom Petty, Dylan, Beatles…). Leur sens aigu du mot juste comme du riff entêtant a marqué bien au-delà des frontières catalanes.

Mais au fond, comme me confiait récemment un jeune musicien barcelonais admiratif : « Ce qui rend leurs chansons éternelles, c’est leur sincérité ». Difficile d’être plus juste… Car au-delà même des styles ou des époques traversées – pop rock eighties naïf ou expérimentations plus sombres –, demeure cette recherche viscérale d’authenticité.

Pour approfondir le sujet sur leur influence culturelle et sociale en Espagne contemporaine : Analyse approfondie sur leur impact.

Le paradoxe générationnel : modernité assumée ou nostalgie revisitée ?

Certains diront que ce comeback relève avant tout du phénomène nostalgique qui secoue la scène européenne depuis quelques années (voir ABBA ou Blur). Mais réduire El Último à cela serait oublier combien ils ont toujours su esquiver les modes sans jamais donner dans le pastiche rétrograde.

Leur présence scénique reste animée par cette ironie tendre – « chanter certains vieux titres sensuels avec notre âge avancé prêtera sûrement à sourire ! » admet Portet avec autodérision. Un humour salutaire qui révèle aussi leur lucidité face au passage du temps…

À mon avis – forgé par trente ans d’écoute attentive –, ce retour est moins une régression qu’un acte profondément moderne : celui qui assume sans fard ses failles comme ses enthousiasmes.

Pour comprendre comment ces retrouvailles s’inscrivent dans une tendance plus large autour du live post-pandémie : Le phénomène global des tournées-retrouvailles.

Conseils pratiques pour profiter pleinement de cette tournée unique

Voici mes suggestions personnelles si vous comptez faire partie du voyage :

  • Réservez vos places dès l’ouverture officielle — les stades promettent déjà affichage complet !
  • Plongez-vous dans les albums solo récents pour mesurer l’évolution individuelle des deux complices avant la fusion retrouvée.
  • Laissez-vous surprendre par les nouveaux arrangements : attendez-vous à redécouvrir vos classiques sous un autre angle sonore !
  • Soyez prêt·e·s à partager rires complices avec toutes générations confondues ; ici on chante en chœur plutôt qu’on ne consomme passivement.

Enfin, surtout… oubliez les filtres sociaux ou attentes démesurées : venez tel·le que vous êtes – c’est exactement cet esprit-là qu’incarne El Último aujourd’hui !

Le coin des questions

### Peut-on encore trouver des billets pour tous les concerts ?

Les ventes démarrent très fort ! Certains lieux seront complets rapidement ; surveillez régulièrement le site officiel pour obtenir vos places dès qu’elles sont disponibles.

### Le concert vaut-il vraiment le déplacement si on n’est pas fan depuis toujours ?

Absolument ! Leur musique rassemble toutes les générations grâce à sa sincérité désarmante ; même sans nostalgie personnelle, on se laisse vite emporter par l’énergie collective et la qualité musicale.

### Y aura-t-il un nouvel album studio après cette tournée ?

Rien n’est annoncé officiellement côté groupe ; Manolo García prévoit cependant un projet solo prochainement. La priorité reste clairement donnée aux concerts exceptionnels prévus en 2026.

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