Cinéma western : pourquoi Godless sur Netflix m’a captivée à Cordoue

A man and a woman walking down a street

Envie d’un western qui dépoussière le genre ? Découvre Godless, une mini-série Netflix où les femmes prennent la relève, analysée avec mon œil de Cordouane !

Pourquoi le western fascine encore… même à Cordoue ?

Si tu penses que le western n’est qu’une affaire de cowboys poussiéreux et de duels sous un soleil brûlant, laisse-moi te dire que "Godless", la mini-série phare de Netflix, va sérieusement bousculer tes attentes. J’ai grandi dans l’Andalousie baignée de lumière, au croisement des cultures et des récits d’aventure : c’est justement cette soif de dépaysement et d’histoires puissantes qui m’a accrochée dès les premières images.

Le cinéma western a longtemps été cantonné à ses codes ultra-masculins. Pourtant, "Godless" offre un regard rare : celui d’une ville où les femmes doivent tout reconstruire. C’est bien plus qu’un décor, c’est une réinvention des mythes fondateurs du Far West – un territoire inconnu qui résonne avec la mémoire collective andalouse, où chaque village a connu ses heures sombres et sa renaissance grâce à la solidarité féminine.

Godless : l’essence d’un western revisité par (et pour) les femmes

Ce qui m’a frappée en découvrant "Godless", ce sont ces personnages féminins aussi forts que nuancés. À La Belle – cette ville minière fictive vidée de ses hommes après une catastrophe –, les femmes reprennent en main leur destin dans un univers brutalement masculinisé. Alice Fletcher (Michelle Dockery), veuve métisse et indépendante, incarne ce courage discret dont j’ai souvent été témoin chez les femmes cordouanes : une force silencieuse capable de faire plier l’adversité sans jamais s’en vanter.

  • La solidarité féminine devient ici une arme redoutable.
  • Les héroïnes refusent le rôle passif habituel – elles défendent leurs terres, négocient avec des bandits ou prennent les armes pour protéger leur communauté.
  • Le scénario déconstruit l’image clichée de la « demoiselle en détresse » propre au genre.

Cet écho entre la vie andalouse et la fiction américaine ne doit rien au hasard : la résistance discrète mais déterminée face à l’adversité est inscrite dans nos histoires locales. Tu retrouveras cette énergie lors des fêtes populaires ou dans nos récits familiaux.

Entre violence crue et paysages sublimes : immersion sensorielle garantie

Ce qui distingue "Godless" des autres séries westerns ? L’attention presque picturale portée aux paysages et à la lumière, parfois aussi arides que notre campagne cordouane en août ! Scott Frank – le créateur – fait du décor un personnage à part entière. J’ai ressenti la même tension devant ces plaines désertiques que lors de mes escapades autour de Zuheros ou Priego : solitude imposante, silence coupé par quelques bruits secs… tout invite à la contemplation autant qu’à la vigilance.

La réalisation excelle à rendre palpable la brutalité ambiante sans tomber dans le voyeurisme gratuit. Chaque blessure ou trahison est filmée avec retenue, préférant montrer les conséquences humaines plutôt que le spectacle sanglant. Et c’est là toute l’intelligence du récit : nous rappeler que derrière chaque légende se cachent des douleurs très réelles.

Résonances andalouses : quand fiction américaine parle à nos mémoires collectives

En tant que voyageuse habituée aux passerelles culturelles entre l’Amérique et l’Andalousie (on oublie trop vite notre histoire commune via Al-Andalus ou les conquistadors partis de Séville !), j’aime traquer ces clins d’œil involontaires. Dans "Godless", j’ai retrouvé :

  • Des visages burinés évoquant ceux des anciens agriculteurs du Guadalquivir,
  • Une manière d’occuper l’espace public typique des villages blancs,
  • Ce rapport viscéral à la terre nourricière, miroir des luttes agraires andalouses…

Même si le Nouveau-Mexique n’a pas nos patios fleuris ni nos ruelles pavées, il y flotte cette mélancolie lumineuse qu’on retrouve à Cordoue hors saison touristique.

Mon conseil cinéphile : comment savourer Godless autrement ?

Pour profiter pleinement de cette mini-série unique (7 épisodes seulement), voici quelques astuces maison :

  • Installe-toi comme pour une veillée andalouse : tapas simples (olives noires et fromage de brebis), lumière tamisée, silence complice…
  • Regarde-la avec quelqu’un qui aime discuter après chaque épisode – crois-moi, tu vas avoir envie d’échanger sur chaque retournement !
  • Prête attention aux dialogues subtils entre Alice Fletcher et Roy Goode : ils révèlent bien plus sur le pardon, la loyauté ou l’espoir qu’il n’y paraît au premier abord.

Et si tu es passionné·e par le renouveau du cinéma féminin ou par les passerelles culturelles transatlantiques, je t’invite vivement à consulter le site officiel du Festival du Cinéma Européen de Séville, souvent riche en découvertes inattendues autour des nouveaux talents européens influencés par Hollywood.

Les secrets de fabrication : 10 ans d’attente pour un chef-d’œuvre atypique

Peu savent que "Godless" fut pensée initialement comme un film dès 2004 mais rejetée car jugée trop risquée (le western était alors passé de mode). Il a fallu attendre l’explosion des séries sur plateformes pour permettre ce pari narratif fou : développer un récit profond sans céder au formatage hollywoodien classique.

Cela se ressent jusque dans le soin apporté aux costumes historiques (robes empoussiérées mais fières !) ou au rythme volontiers contemplatif. Je trouve ça incroyablement rafraîchissant comparé aux blockbusters formatés – tout comme découvrir une petite taberna locale après avoir arpenté les grandes artères touristiques…

Vers un nouvel horizon pour le cinéma western ?

À travers « Godless », Scott Frank prouve qu’il est possible de repenser totalement les codes du genre tout en respectant ses racines mythiques. Les histoires ne manquent pas d’être revisitées ici aussi chez nous ; il suffit parfois d’oser déplacer le regard ou donner la parole aux oubliés pour révéler toute leur force universelle.

Pour aller plus loin sur le renouveau du genre et explorer d’autres œuvres audacieuses qui mettent en avant des voix marginalisées (féminines ou non), je recommande chaleureusement le portail européen Cineuropa qui propose analyses et interviews exclusives souvent introuvables ailleurs.

Questions fréquentes

La série Godless est-elle accessible aux spectateurs peu familiers du western ?

Oui ! Même si tu n’as jamais vu un seul western auparavant, « Godless » séduit par son intrigue humaine et ses personnages nuancés. Le rythme reste fluide et chaque épisode apporte son lot de surprises émotionnelles.

Pourquoi dit-on que Godless renouvelle vraiment le genre ?

Principalement parce qu’elle place enfin les femmes au cœur du récit. Leurs destins se croisent dans un univers longtemps réservé aux hommes ; cela change radicalement notre perception habituelle du Far West !

Y a-t-il une connexion entre Córdoba et ce type d’histoire ?

Étonnamment oui : Cordoue partage avec ces villes fantômes américaines une tradition forte de résilience communautaire après crise. Nos récits locaux regorgent eux aussi d’héroïnes oubliées… Il suffit parfois d’ouvrir l’œil !

Photo by Look Studio on Unsplash

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