Festival La Duda Metódica : Pourquoi l’art vivant andalou ne se livre jamais tout à fait ?

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La Duda Metódica révèle les secrets des arts vivants andalous. Prête à plonger dans la création avec moi ? Découvre l’envers du décor !

Et si la création était avant tout un dialogue ?

Lorsque j’ai entendu parler de cette deuxième édition de La Duda Metódica, ma curiosité de Cordouane et de voyageuse invétérée s’est immédiatement éveillée. Ici, il ne s’agit pas d’un festival comme les autres : ce n’est ni une succession de spectacles, ni une simple vitrine pour artistes. Non, c’est avant tout un lieu de rencontres imprévues et d’interrogations collectives. Je me suis rendue à Séville, à l’Espacio Santa Lucía, pour assister à la première soirée où le chorégraphe Guillermo Weickert et le poète Braulio Ortiz Poole échangeaient sur leurs pratiques respectives. Leur dialogue, tissé entre danse et écriture, m’a marquée par sa capacité à ouvrir des portes inattendues sur la création.

Dans cet événement, on ne vient pas chercher des réponses toutes faites mais bien partager une part d’incertitude – cette fameuse "duda metódica" qui donne son nom au cycle. Les échanges sont intimes, parfois chaotiques, toujours passionnés. C’est là que j’ai compris : en Andalousie, l’art vivant refuse de s’enfermer dans des cases. Il préfère avancer à tâtons, explorer les marges… et surtout dialoguer.

Quand la frontière entre disciplines devient terrain d’expérimentation

Ce qui m’a fascinée lors de ces rencontres – et que je n’avais retrouvé nulle part ailleurs – c’est cette volonté acharnée de brouiller les pistes entre les genres artistiques. Par exemple : lors de la soirée menée par Pedro G. Romero et son équipe, ils ont « traîné la copla » jusque dans l’imaginaire flamenco, jouant avec ses origines pour mieux la réinventer. Ce genre de croisement expérimental est typique de la scène andalouse actuelle :

• Les chorégraphes invitent poètes et musiciens sur scène.
• Les dramaturges s’essaient à la performance improvisée.
• La mémoire populaire (comme celle du grand Fernando Mansilla) est revisitée par des groupes contemporains comme Ultrapelmazos.

Chaque discussion du festival semble nous chuchoter : « Et si on mélangeait encore davantage nos héritages ? » Cette effervescence créative ne naît pas d’une volonté marketing mais d’un vrai besoin collectif : celui d’habiter pleinement le présent tout en continuant à interroger nos racines.

Oser le risque : récit intime d’une soirée inoubliable

J’ai gardé en mémoire une nuit particulière au Festival Circada où Andrea Jiménez et Ana Donoso parlaient sans détours du courage qu’exige toute vraie création scénique aujourd’hui. Autour d’elles, jeunes artistes et vieux routiers débattaient jusqu’à tard – chacun partageant ses peurs du vide, ses ratés aussi bien que ses triomphes silencieux.

Ce qui frappe dans La Duda Metódica ? Le droit revendiqué à l’échec autant qu’à la réussite. Ici, le processus compte autant que le résultat final : on discute des moments de doute qui jalonnent chaque aventure artistique. J’y ai vu une liberté rare : celle d’admettre qu’on ne sait pas toujours où mènera un projet – mais qu’il faut malgré tout s’y lancer corps et âme.

La médiation artistique ou comment semer le doute fertile

Parmi les moments forts du cycle figure aussi le séminaire DE QUÉ VA ESTO consacré à la médiation culturelle. David Montero et Natalia Balseiro y ont partagé deux visions singulières du rôle de l’artiste-médiateur :

• Doit-on guider ou simplement accompagner le public ?
• Comment transformer le doute en moteur créatif partagé ?

Cette réflexion rejoint une tendance profonde observée partout en Andalousie : mettre en valeur non seulement l’œuvre finale mais aussi les coulisses du travail collectif (et souvent invisible) qui précède chaque représentation.

Pour celles et ceux désireux d’approfondir ces enjeux — notamment autour de la médiation culturelle — je recommande chaudement une visite sur le portail officiel de l’Institut Andalou des Arts Scéniques qui regorge de ressources inédites.

L’hommage aux figures tutélaires et la transmission discrète

L’un des aspects les plus touchants abordés lors du festival fut sans doute l’hommage rendu au poète Fernando Mansilla par Ultrapelmazos lors du Sierra de Sones. À travers leur album En la frontera de la cruda realidad, ils illustrent comment mémoire individuelle et création collective peuvent se répondre sans jamais tomber dans le passéisme nostalgique.

En tant que Cordouane attachée aux traditions mais avide d’avenir, ce type d’initiative me parle énormément : c’est là toute la force des arts vivants andalous — réactualiser sans cesse notre héritage pour transmettre autrement aux générations futures.

Où aller ensuite ? Tracer vos propres chemins artistiques…

Si vous rêvez vous aussi d’expérimenter cette atmosphère unique où chaque spectateur peut devenir acteur du débat artistique (sans barrière ni hiérarchie), suivez attentivement les programmes itinérants comme UNIA Danza ou Vildanza — ils essaiment dans toute l’Andalousie chaque été. Ces festivals participatifs permettent souvent d’assister gratuitement à des ateliers ouverts ou même d’échanger directement avec les créateurs après chaque rencontre !

Pour découvrir quels événements sont organisés près de chez vous (et réserver vos places), rien ne vaut le site officiel Agenda Andalucía mis à jour régulièrement selon les saisons culturelles locales.

Enfin… Qui sait ? Peut-être nous croiserons-nous lors d’un prochain échange improvisé autour du doute fertile qui anime nos artistes andalous !

Questions fréquentes

Puis-je assister gratuitement aux rencontres La Duda Metódica ?

La majorité des rencontres sont ouvertes au public gratuitement ou à prix très réduit grâce au soutien institutionnel régional. Renseignez-vous via les sites officiels cités ci-dessus car certains ateliers requièrent inscription préalable.

Les débats sont-ils accessibles si je ne parle pas espagnol couramment ?

De nombreux participants font preuve de bienveillance envers ceux qui découvrent l’espagnol ; il arrive même que certaines discussions intègrent ponctuellement traduction ou supports visuels pour faciliter la compréhension internationale !

Ce festival est-il adapté aux personnes novices dans les arts vivants ?

Absolument ! Bien au contraire : La Duda Metódica accueille tous ceux qui souhaitent questionner leurs certitudes sur l’art contemporain — aucun prérequis technique n’est nécessaire pour profiter pleinement des échanges.

Photo by bhupesh pal on Unsplash