Emploi senior au Japon : et si Cordoue s’en inspirait pour réinventer l’âge de la retraite ?

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Le vieillissement du Japon bouleverse le rapport à la retraite. Et si Cordoue explorait ces pistes audacieuses pour son propre avenir démographique ?

Le Japon, pionnier malgré lui : travailler après 70 ans n’est plus l’exception

Vous avez sans doute entendu parler du fameux « vieillissement de la population japonaise », mais savez-vous à quel point ce phénomène transforme en profondeur la société et surtout le monde du travail ? Au Japon, on compte déjà plus de 5,4 millions d’actifs âgés de 70 ans ou plus. C’est vertigineux ! Mais derrière ce chiffre se cachent des réalités bien différentes de celles qu’on imagine depuis l’Europe…

Contrairement aux stéréotypes, beaucoup de seniors nippons restent en excellente santé passée la soixantaine et voient dans le maintien de leur activité professionnelle une source d’épanouissement – parfois même une nécessité économique face à des pensions modestes (environ 245 euros mensuels en moyenne). Ce constat me pousse, moi qui observe les mutations sociales depuis Cordoue, à m’interroger : notre ville est-elle prête à penser autrement le rapport au travail des aînés ?

Pourquoi les Japonais ne rêvent plus de retraite (et pourquoi cela commence à faire sens)

En flânant dans les ruelles paisibles de la Judería, j’ai souvent croisé des artisans cordouans fiers de transmettre leur savoir jusqu’à un âge avancé. Cette transmission rappelle un peu ce que vivent aujourd’hui nombre de travailleurs japonais. Là-bas, selon une enquête menée en 2023, 80% des salariés approchant l’âge légal de départ expriment le désir de continuer à travailler au-delà. Mais attention : il ne s’agit pas seulement d’un impératif économique lié à la faiblesse du système public – c’est aussi une affaire d’identité sociale et personnelle.

Au fil de mes recherches et discussions avec des amis expatriés à Tokyo, j’ai compris que travailler après 65 ou 70 ans n’est pas perçu comme une fatalité mais comme un prolongement naturel d’une vie active valorisée par la société. Les employeurs adaptent horaires et tâches afin que chacun puisse contribuer selon ses capacités. Imaginez si nos tabernas cordouanes s’inspiraient de cette approche pour conserver l’expérience précieuse des anciens !

Adapter l’entreprise au grand âge : innovations nippones étonnantes

La force du modèle japonais tient dans sa souplesse récente : près de 30% des entreprises proposent désormais un emploi garanti jusqu’à 70 ans… ou plus ! Dans certains établissements, comme les centres gérés par Gashouen (où 15% des employés ont dépassé les 70 ans), on privilégie les horaires diurnes moins exigeants ou le temps partiel revalorisé.

Il m’a frappée lors d’une visite professionnelle à Osaka (2019) qu’on valorise vraiment la stabilité et le faible taux de rotation chez ces collaborateurs expérimentés. À Cordoue aussi, combien d’entreprises gagneraient en continuité grâce aux « piliers » seniors ?

  • Intégration sur-mesure : adaptation physique des postes,
  • Valorisation du mentorat intergénérationnel,
  • Contrats flexibles permettant un complément salarial sans précarité.

Ces dispositifs pourraient-ils inspirer nos politiques locales face au vieillissement annoncé de l’Andalousie ?

Vers un nouvel imaginaire social : changer notre regard sur l’expérience

En Andalousie – où le lien intergénérationnel reste fort –, il serait tentant d’opposer tradition et innovation. Pourtant, observer ce qui fonctionne ailleurs nous invite à repenser nos préjugés sur l’emploi senior. D’ailleurs, saviez-vous que déjà près d’un quart des personnes âgées travaillent encore au Japon contre moins de 4% en France ?

Je me souviens d’un ancien ébéniste du quartier San Lorenzo qui m’avait confié n’avoir jamais voulu « arrêter tant qu’il pouvait encore transmettre ». La clé n’est donc pas uniquement économique : elle réside dans le sentiment d’utilité et dans la place reconnue à chacun dans la communauté.

  • Créer davantage d’espaces collaboratifs multi-générations,
  • Encourager les échanges métiers entre jeunes diplômés et retraités actifs,
  • Réinventer le bénévolat professionnel avec reconnaissance officielle…
    Voilà autant de pistes concrètes pour Cordoue.

Cordoue face à son futur démographique : quelles pistes locales ?

Les projections démographiques pour l’Andalousie sont claires : nous allons vivre une transition comparable à celle du Japon, même si elle prendra sans doute un rythme différent. Alors pourquoi attendre que la crise soit là pour agir ? En tant que voyageuse passionnée par ma ville natale et curieuse des solutions venues d’ailleurs, je plaide pour une réflexion collective ambitieuse.

  • Investir dans la formation continue adaptée aux seniors,
  • Accompagner les entreprises locales vers plus d’inclusivité,
  • Soutenir activement les initiatives entrepreneuriales portées par des plus de 60 ans.
    Autant dire que Cordoue aurait tout intérêt à regarder avec lucidité et créativité ce qui se passe sous d’autres latitudes… Pour ne pas subir demain ce que nous pouvons anticiper dès aujourd’hui !

Ressources complémentaires utiles

Pour celles et ceux qui souhaitent creuser ces sujets ou comparer différents modèles internationaux :

Questions fréquentes

Pourquoi tant de seniors continuent-ils à travailler au Japon ?

Plusieurs raisons expliquent cette tendance : pensions publiques faibles forçant beaucoup à compléter leurs revenus, excellente santé générale après 65 ans grâce au mode de vie japonais, mais aussi volonté forte d’exister socialement par une activité utile.

Le modèle japonais peut-il vraiment s’appliquer à Cordoue ?

Pas tel quel ! Mais certaines adaptations (flexibilité horaire, valorisation du mentorat) pourraient répondre aux enjeux démographiques locaux tout en respectant notre culture andalouse.

Quels secteurs sont les plus ouverts aux travailleurs âgés ?

Au Japon comme ici : artisanat, services sociaux ou restauration accueillent volontiers l’expérience. Certains domaines techniques recherchent activement ces profils fiables et aguerris.

Comment encourager localement l’emploi senior ?

En développant formations adaptées (numérique inclus), allégeant certains postes physiquement exigeants, favorisant les passerelles vers le bénévolat professionnel ou entrepreneurial… Et surtout en changeant notre regard collectif sur la valeur ajoutée liée à l’âge.

Photo by Marcin Jozwiak on Unsplash

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