18 Je vous raconte comment un amphithéâtre romain exceptionnel, découvert virtuellement à Córdoba, sommeille sous des amandiers.Un spectacle antique redécouvert sans fouilles classiques Quand on parle de patrimoine romain en Andalousie, on imagine souvent les ruines visibles et ouvertes au public. Pourtant, derrière certains paysages paisibles comme ceux de la Campiña de Córdoba, se cachent des secrets enfouis, prêts à ressurgir grâce aux technologies modernes. C’est le cas fascinant du théâtre romain de Torreparedones. En 2016, Antonio Monterroso Checa, un archéologue passionné que je connais bien pour son travail rigoureux à l’Université de Córdoba, a observé sur son écran ce qui semblait n’être que quelques irrégularités dans le terrain vues par LIDAR — une technologie aérienne qui cartographie la surface avec une précision impressionnante. Ce qu’il y décela changea tout : un amphithéâtre datant des Ier-IIe siècles après J.-C., capable d’accueillir entre 8 500 et 10 000 spectateurs. Cette découverte est si rare ici qu’elle bouleverse nos repères. À mon sens, elle illustre parfaitement combien notre terre andalouse recèle encore des trésors invisibles. L’approche non invasive utilisée montre aussi l’évolution des méthodes archéologiques : protéger avant d’explorer. Pourquoi cet amphithéâtre est unique dans notre région L’emplacement même de Torreparedones mérite attention : perché sur une hauteur stratégique entre Baena et Castro del Río. De là-haut s’étendaient jadis toute une cité romaine dont cet édifice monumental témoignait d’une vitalité culturelle importante. Ce site défie la vision parfois limitée que nous avons du passé romain local — souvent cantonné aux mosaïques ou thermes découverts ça et là. Ce grand théâtre suggère qu’ici existait un centre social dynamique où se tenaient probablement combats de gladiateurs ou représentations théâtrales attirant foule et échanges. Vous pourriez être interessé par La vérité selon Helen Mirren : l’industrie préfère que les actrices ne vieillissent pas. 17 décembre 2023 Primavera de Córdoba : Quand la musique classique illumine la ville 15 avril 2025 Je me souviens d’une balade récente près du lieu où poussent désormais les amandiers protégeant le sol archéologique : imaginer ces gradins bondés contraste avec cette tranquillité bucolique actuelle — une méditation sur le temps qui passe. Le chemin complexe vers la sauvegarde durable Après avoir confirmé sa présence via fouilles prudentes puis remis en terre pour préserver intactes les vestiges – faute encore de budget suffisant –, ce théâtre renaît en potentiel plutôt qu’en spectacle immédiat. À mon avis, c’est là toute la force d’une approche responsable conjuguant innovation technologique et patience scientifique. Le Musée Historique de Baena accompagne ces efforts par une valorisation patrimoniale intelligente qui sensibilise habitants et visiteurs à l’importance vitale du site. Cette « mise en sommeil » permet aussi d’éviter pillages ou détérioration prématurée – un défi malheureusement trop fréquent en archéologie espagnole. L’espoir repose maintenant sur un plan ambitieux mêlant financement public-privé pour permettre demain un accès digne à ce monument somptueux révélé depuis peu grâce au regard aiguisé d’un chercheur passionné. Comment vivre cette expérience autrement que par la visite classique? Pour moi qui parcours sans cesse Cordoue et ses environs depuis toujours, l’absence actuelle d’accès public invite à enrichir sa découverte par: La lecture attentive des publications scientifiques disponibles, Une immersion dans l’histoire locale racontée par les guides du Musée, La participation aux conférences organisées régulièrement autour du thème romano-andalou, Des randonnées thématiques guidées mettant en valeur le paysage archéologique environnant ainsi que son évolution historique. Ainsi se tisse doucement mais sûrement autour du site un lien vivant entre passé antique méconnu et présent attentif – offrant plus qu’un simple cliché touristique mais un véritable dialogue avec notre héritage collectif. FAQ – Tout savoir sur l’amphithéâtre secret sous les amandiers Qu’est-ce que le LIDAR utilisé pour découvrir l’amphithéâtre ? Le LIDAR est une technique aérienne laser permettant de cartographier précisément la surface terrestre même sous végétation dense ; ici il a permis détecter la forme circulaire caractéristique du théâtre sans détruire quoi que ce soit. Peut-on visiter aujourd’hui cet amphithéâtre ? Pas encore officiellement car il est volontairement enterré pour protection ; toutefois diverses initiatives culturelles locales permettent déjà mieux comprendre son histoire via musées ou conférences. Pourquoi enterrer à nouveau les vestiges ? Pour prévenir dégradations causées par intempéries ou pillages jusqu’à ce qu’un projet fiable permette une mise en valeur respectueuse pérenne. Photo by Free Nomad on Unsplash 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Photographie à Cordoue : la magie cachée de ‘Tramas y ficciones’ entrée suivante Finaliste du Prix Planeta : la liberté créative selon Beatriz Serrano A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025