El Odio : Cordoue et la face cachée du livre interdit

El escritor Luisgé Martín, autor de 'El odio', sobre el crimen de José Bretón. / FERRAN NADEU

En tant que journaliste à Cordoue, je vous explique les enjeux autour du livre "El Odio". Une histoire qui soulève des questions sur la liberté d'expression et la pression sociale. Intriguée ? Moi aussi !

Córdoba, le livre interdit : une histoire de peur

La genèse d’une controverse

En tant que journaliste française vivant à Cordoue, je suis constamment fascinée par la capacité de l’Espagne à faire face à des sujets controversés, mais aussi à les contourner. L’affaire du livre "El Odio" de Luisgé Martín, centré sur José Bretón, l’assassin de ses enfants, en est une parfaite illustration. L’annonce de sa publication a créé une onde de choc, non seulement en Espagne, mais aussi dans le monde de l’édition. Je me souviens, comme si c’était hier, de la polémique naissante, les débats passionnés et les prises de position tranchées. L’un des points clés de cette controverse, qui a suscité beaucoup de réactions, est la notion de "violence vicariante" et l’accusation que le livre donnerait une voix à l’assassin.

La pression sociale et le rôle de l’éditeur

Ce qui m’a le plus frappée, c’est la réaction de l’éditeur, Anagrama. Initialement prévu, le livre a finalement vu son contrat résilié, et ses droits rendus à l’auteur. Cette décision a été prise en réponse à la pression sociale, une pression qui, selon Luisgé Martín, a créé une ambiance "presque pré-fasciste". Cette expression m’a particulièrement interpellée, car elle souligne la fragilité de la liberté d’expression face à la peur et à l’émotion. J’ai été témoin, ici à Cordoue, de la manière dont l’opinion publique peut être manipulée, et combien il est facile de se laisser emporter par des sentiments de colère et d’indignation, parfois au détriment de la raison. Ce type de phénomène est quelque chose que l’on observe de plus en plus.

Une analyse de la psychologie de Bretón

Le livre, selon son auteur, ne cherche pas à donner une image sympathique de Bretón, mais à le dépeindre comme il est : un manipulateur, un narcissique, un psychopathe. Martín insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un personnage de roman noir, mais d’un homme médiocre, dont la cruauté est d’autant plus effrayante qu’elle est banale. Pour moi, cette approche est cruciale. Elle permet de comprendre la nature du mal, et d’alerter sur les dangers potentiels que représentent les personnalités toxiques. Il est facile de tomber dans le piège de la fascination pour le mal, mais il est essentiel de garder une distance critique, et de ne jamais perdre de vue les victimes.

La nécessité de la compassion

L’auteur exprime également sa compassion envers Ruth Ortiz, la mère des enfants assassinés. Cette empathie, loin d’être contradictoire avec la critique de Bretón, est, à mon avis, fondamentale. Elle souligne l’importance de ne pas oublier les victimes, et de reconnaître leur souffrance. Je pense souvent aux innombrables femmes qui ont subi des violences conjugales, et à la nécessité de les soutenir. Le livre, dans ce contexte, peut servir d’avertissement, et aider à identifier les signes avant-coureurs de la violence. C’est une leçon que je crois essentielle à transmettre.

Le défi de l’écriture et la liberté d’expression

Je suis convaincue que la littérature a un rôle à jouer dans la compréhension des aspects les plus sombres de l’humanité. Cependant, je suis aussi consciente des risques encourus par les auteurs qui osent s’attaquer à des sujets sensibles. La censure, qu’elle soit formelle ou informelle, est une menace constante pour la liberté d’expression. L’affaire "El Odio" est une tragédie de la liberté. Je me demande si la pression sociale, et la peur de la réaction du public ne sont pas en train de tuer la créativité et l’audace des artistes, non seulement en Espagne, mais aussi ailleurs. Il est temps de se poser la question.

FAQ

  • Pourquoi le livre a-t-il été retiré ?
    Le livre a été retiré en raison de la pression sociale et des craintes de l’éditeur concernant la controverse et les potentielles actions en justice.
  • Quel est le message principal de l’auteur ?
    L’auteur veut dépeindre Bretón comme un homme médiocre et manipulatif, sans chercher à l’excuser. Il cherche à susciter la compassion pour les victimes.
  • Le livre est-il une apologie de la violence ?
    Non, selon l’auteur, le livre n’est pas une apologie de la violence. Il cherche à comprendre la nature du mal et à alerter sur les dangers potentiels.

Conclusion

L’affaire "El Odio" est un exemple de la complexité des relations entre l’art, la société et la justice. Elle nous rappelle que la liberté d’expression est un bien précieux, et qu’il est de notre devoir de la défendre. Comme le souligne Martín, "El Odio" n’est pas un livre facile à lire, mais il est nécessaire. Il est un miroir tendu à une société qui a parfois tendance à oublier l’importance de la vérité, et de la compassion.

Pour approfondir le sujet, je vous recommande :

Media: Diario Córdoba – El escritor Luisgé Martín, autor de ‘El odio’, sobre el crimen de José Bretón. / FERRAN NADEU

Source: Diario Córdoba – Luisgé Martín mantiene su intención de publicar ‘El odio’, el libro sobre José Bretón: "Anagrama ha sentido miedo de la presión social"

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