193 Après s’être inspirée de Lorca pour La novia (2015), Paula Ortiz se lance désormais dans le cinéma international en adaptant une oeuvre littéraire d’Ernest Hemingway, avec un casting dirigé par Liev Schreiber -et bien soutenu par Matilda De Angelis, ainsi que d’autres visages éphémères tels que ceux de Laura Morante, Danny Huston et Josh Hutcherson…-mais si quelques choses vaut d’être souligné, c’est bien la magnifique photographie en noir et blanc signée Javier Aguirresarobe, à l’atmosphère enveloppante et immersive comme dans un rêve, dépeignant une Venise désertée (profitant du tournage dans les rues vides pendant la pandémie), où les scènes nocturnes prédominent, dans un format presque carré (4:3), interrompu seulement par des flashbacks en couleurs peu nécessaires. Le scénario, écrit par Peter Flannery (spécialiste des séries télévisées), se maintient grâce à des dialogues bien construits, où le protagoniste – un héros militaire de la Seconde Guerre mondiale, physiquement et mentalement marqué – passe ses jours après le conflit en Italie, ignorant les recommandations médicales, se complaisant dans le laissersaller et la destruction personnelle, et avec l’unique intention de chasser des canards sauvages dans des lagunes proches de la plus belle ville du monde. Mais une jeune comtesse, avec un fiancé qui pourrait restaurer la fortune de sa famille ruinée, va croiser le chemin de ce colonel américain désillusionné, en l’invitant à se promener, dialoguer, boire, danser… essayant de le sauver de cette apathie et cette dépression qui le ronge. Par moments, j’ai été rappelé à Lost in translation (2003), de Sofia Coppola, sans doute à cause du courtage entre deux personnes d’un âge très différent, errant dans un lieu loin de leur lieu d’origine. Peut-être un délire ou quelque chose de plus terre-à-terre: la ressemblance étonnante de l’acteur interprétant l’alter ego d’Hemingway avec un présentateur de potins et acteur de théâtre. Un drame donc, grandement recommandé. Décadent et d’après-guerre, cela nous invite à réfléchir dans des moments tumultueux tels que ceux que nous vivons. source : Diario Córdoba 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Rétablir l’histoire volée : l’Allemagne retrouve une œuvre d’art pillée pendant la Seconde Guerre mondiale entrée suivante “Nouveaux horizons pour l’agriculture d’Almería grâce à l’innovation et aux nouvelles variétés de légumes” A lire aussi Córdoba gourmande, ma Judería secrète: deux adresses et... 2 septembre 2025 Dans Córdoba la nuit, une séance Warren réveille... 2 septembre 2025 Cines de verano de Córdoba: ma soirée idéale... 2 septembre 2025 Córdoba accueille Álvaro Casares: comment vivre son Check... 2 septembre 2025 Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025 Córdoba, bebetecas: et si bébé découvrait la bibliothèque... 31 août 2025 Córdoba: le Cine Fuenseca s’embrase cet automne —... 30 août 2025 Córdoba, cines de verano 2025 : la soirée... 29 août 2025 Córdoba, flamenco et ciné d’été: mes bons plans... 29 août 2025 Córdoba, ce week-end: flamenco, ferias et un Mundial... 28 août 2025