Juan Gómez-Jurado : Comment son roman ‘Reina Roja’ a dépassé mes limites

La collaboration entre un bestseller et Amazon Prime Video : ‘Reina Roja’

La réussite d’une adaptation d’un bestseller sur grand écran n’est jamais chose aisée. Surtout lorsqu’il s’agit de l’oeuvre d’un des auteurs les plus lus en Espagne ces dernières années : Juan Gómez-Jurado, dont la trilogie "Reina Roja" s’est vendue à plus de trois millions d’exemplaires. Pourtant, l’écrivain madrilène n’hésite pas à admettre que la série de son premier livre de la saga, diffusée sur Amazon Prime Video à partir de ce jeudi 29 février, est "meilleure" que son roman original.

Un "thriller" qui rassemble deux personnages atypiques. D’un côté, Antonia Scott (Vicky Luengo), la personne la plus intelligente du monde, une femme solitaire et allergique au contact physique avec un quotient intellectuel de 242 qui l’a propulsée au rang de Reine Roja dans un projet policier secret et expérimental. De l’autre, Jon Gutiérrez (Hovik Keuchkerian), un flic basque, gay et materné, dont la carrière est sur le point de sombrer jusqu’à ce qu’un personnage énigmatique, Mentor (Álex Brendemühl), lui propose une solution : convaincre Antonia de reprendre du service.

Le macabre meurtre du fils d’une puissante banquière (Emma Suárez) et l’enlèvement de la fille d’un magnat du textile espagnol (José Ángel Egido) vont mettre Antonia et Jon sur la piste de criminels qui cherchent à déstabiliser les plus riches, comme le savent bien les lecteurs de "Reina Roja" qui ont également dévoré les deux autres livres de la trilogie, "Loba Negra" et "Rey Blanco".

Les sept épisodes de cette première saison contiennent d’ailleurs des indices sur les deux romans suivants. On y trouve également quelques variations par rapport aux livres, comme des personnages qui prennent plus d’importance, comme la chère "amatxu" (mère en basque) de Jon (Karmele Larrinaga). "Ce ne sont pas des différences, mais des choses mieux racontées", précise Gómez-Jurado, qui avoue que la production d’Amazon Prime correspond parfaitement à quelque chose qu’il avait beaucoup de mal à expliquer dans les romans : le fonctionnement de l’esprit complexe d’Antonia pendant qu’elle analyse les preuves ou lorsqu’elle est prise de crises d’anxiété et que sa tête se remplit de monstres agressifs.

Des effets visuels impressionnants réalisés par les réalisateurs Koldo Serra ("La Casa de Papel", "Sin huellas") et Julián de Tavira ("Hernán") complètent le tout. "Nous avons eu la chance que, lorsque nous avons commencé à écrire, le troisième tome de la trilogie "Rey Blanco" venait tout juste de sortir, nous avions donc tous les arcs de personnages, aussi bien les principaux que les secondaires", raconte Adriana Izquierdo, productrice exécutive de Amazon Studios. "Les modifications que nous apportons [par rapport aux livres] ne sont pas dans le but de changer quelque chose, mais de raconter l’histoire de manière plus convaincante", justifie-t-elle.

Quant à l’apparition de Gómez-Jurado lui-même dans la série en tant que producteur exécutif et consultant en scénario, il s’est même offert un petit cameo. "J’ai demandé à Koldo [le réalisateur] même une seule phrase. Mais Amaya Muruzábal [co-créatrice, productrice exécutive et scénariste avec Salvador Perpiñá] m’a écrit une scène de quatre pages". Le tournage, qui lui faisait tant plaisir, s’est alors compliqué un peu. "La première partie de la matinée, pendant que je faisais la scène avec Vicky [Luengo], c’était génial. Je me sentais comme Marlon Brando. Puis les caméras ont tourné et ce n’était plus pareil, je n’arrivais même plus à me souvenir de mon texte", se souvient-il. Mais il s’en est finalement sorti. "L’équipe a été très généreuse avec moi. Tu sais, quand il n’y a pas d’ascenseur dans la salle de réception pour les personnes handicapées et que la grand-mère arrive en chaise roulante et que tous les cousins la portent sur leurs épaules parce qu’ils veulent qu’elle soit là ? Eh bien dans ce cas, j’étais la grand-mère", plaisante-t-il pour décrire sa participation en tant qu’acteur.

Nacho Fresneda, Andrea Trepat, Vicenta N’Dongo, Pere Brasó, Fernando Guallar, Selam Ortega, Urko Olazábal et Eduardo Noriega complètent le casting d’une série qui a vocation à se poursuivre. "Tous les projets de fiction que nous commençons ont l’intention d’être un investissement à long terme. Dans le cas de "Reina Roja", nous avons en plus trois livres", souligne María José Rodríguez, directrice du contenu original de Prime Video en Espagne.

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