133 La magie de l’opéra baroque : Alcina de G. F. Haendel L’opéra baroque est un genre musical qui a connu son apogée au XVIIe et XVIIIe siècle en Europe, et plus particulièrement en Italie où il est né. Parmi les compositeurs les plus célèbres de cette époque, on retrouve Georg Friedrich Haendel, dont l’opéra Alcina a été présenté avec brio lors d’une représentation au Teatro de la Maestranza le 6 février dernier. Une production de haut vol La production de l’opéra Alcina au Teatro de la Maestranza de Séville a été confiée à la Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf Duisburg. Sous la direction de Lotte de Beer, cette production a su captiver le public grâce à une mise en scène originale et intelligente. Les costumes de Jorine van Beek, la lumière d’Alex Brok et le design vidéo de fettFilm ont également contribué à l’immersion dans l’histoire de la magicienne Alcina. Une histoire intemporelle et cruelle L’intrigue d’Alcina, basée sur un livret d’Antonio Marchi, s’inspire de la mythologie grecque, plus spécifiquement du personnage de la magicienne Circé. Alcina, comme sa prédécesseure, a le pouvoir de transformer ses amants en animaux et en objets inanimés. Elle les garde prisonniers sur son île et ne peut trouver l’amour qu’en les ensorcelant. Dans cette production, Lotte de Beer fait un parallèle entre la tyrannie émotionnelle d’Alcina et celle des geôliers d’Abu Ghraib et de Guantánamo. Les amants sont représentés comme des prisonniers en sous-vêtements, le visage recouvert d’un sac, incapables d’échapper à la cruauté de la magicienne. L’encantement brisé L’histoire prend une tournure différente lorsque Ruggiero, un des amants d’Alcina, réussit à vaincre la magicienne. Elle perd alors ses pouvoirs et assiste désespérément à la libération de ses prisonniers, qui retrouvent leur apparence originelle. La mise en scène, qui nous plonge dans un monde de luxe et de raffinement des années 50, évolue peu à peu vers une ambiance sombre et épurée pour refléter l’intensité des émotions révélées par le dévoilement de la vérité. La direction d’acteurs de Lotte de Beer est impeccable, sans fioritures ni discours superflus. Une direction musicale remarquable La direction musicale d’Alcina a été confiée à Andrea Marcon, qui a su mettre en valeur les émotions présentes dans la partition de Haendel. Sa direction précise et sans compromis a permis à l’orchestre baroque de Séville de briller de mille feux. Mention spéciale pour la violoncelliste Mercedes Ruiz et son solo dans l’aria "Sì: son quella". Des interprètes de talent Les interprètes de cet opéra baroque sont tous des artistes de talent qui ont su incarner avec brio leurs personnages. Jone Martínez, dans le rôle de Ruggiero, a séduit le public dès les premières notes grâce à sa voix chaude et délicate. Maite Beaumont, qui joue Alcina, a brillé par sa clarté et son expressivité vocale. Daniela Mack, dans le rôle de Bradamante, a su apporter à son personnage une intensité émotionnelle captivante. Lucía Martín-Cartón, Juan Sancho, Riccardo Novaro et Inma Alcántara complètent cette distribution de talent, chacun apportant une touche unique à l’ensemble de la production. Vous pourriez être interessé par Agenda des concerts à Cordoue : du 4 au 10 mars 4 mars 2024 Le célèbre poète Alfonso Canales à l’honneur à Malaga pour célébrer le centenaire de sa naissance 1 novembre 2023 En l’espace de trois actes et près de deux heures et demie, cet opéra baroque nous transporte dans un monde magique et cruel où la magie et l’amour se mêlent. La mise en scène innovante et intelligente de Lotte de Beer, combinée à la direction musicale subtile d’Andrea Marcon et aux performances exceptionnelles des interprètes, ont fait de cette représentation d’Alcina un véritable succès. Une expérience à ne pas manquer pour tous les amateurs d’opéra et de musique baroque. 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Le troisième single de l’album de D’Instinto Bass&co est enfin disponible ! entrée suivante Gina Carano réclame son renvoi de ‘The Mandalorian’ auprès de Disney et Lucasfilm en 2021 A lire aussi À Cordoue, Cariño bouscule la nuit: 25+ only,... 4 septembre 2025 Medina Azahara au couchant: ma visite théâtralisée la... 4 septembre 2025 Córdoba, vins Montilla‑Moriles et cheesecakes: ma soirée la... 3 septembre 2025 Los Califas, une rentrée électrique à Córdoba: Antoñito... 3 septembre 2025 Córdoba, cines de verano: ma soirée du 3... 3 septembre 2025 Córdoba gourmande, ma Judería secrète: deux adresses et... 2 septembre 2025 Dans Córdoba la nuit, une séance Warren réveille... 2 septembre 2025 Cines de verano de Córdoba: ma soirée idéale... 2 septembre 2025 Córdoba accueille Álvaro Casares: comment vivre son Check... 2 septembre 2025 Córdoba: le charco de Carcabuey, le cocktail rural... 31 août 2025