4 jours ou 7 jours ? Mon regard sur la semaine flexible et ce qu’on ne vous dit jamais

A laptop computer sitting on top of a desk

Et si la semaine de 4 jours cachait un vrai débat sur le temps, la liberté et la culture d’entreprise ? Je vous partage mon expérience et mes réflexions !

Le mirage de la semaine de 4 jours : entre mythe et réalité

Il y a quelques années à peine, on célébrait la révolution de la semaine de 4 jours comme une conquête du bien-être au travail. Depuis mes pérégrinations journalistiques — entre les oliveraies toscanes où le temps s’écoule différemment et les start-ups californiennes qui réinventent chaque règle — j’ai toujours aimé observer comment notre rapport au temps façonne notre manière de travailler… et de vivre. Alors quand Lumen SEO, une agence galloise réputée pour son audace, annonce abandonner la fameuse 4-day week pour un modèle où chacun répartit librement ses 32 heures du lundi au dimanche, mon instinct me pousse à creuser plus loin.

Pourquoi ce revirement ? Est-ce vraiment plus flexible ou n’est-ce qu’un nouveau visage pour l’"always-on" ?

D’où vient l’idée : retour sur les origines du débat

La semaine de 4 jours ne date pas d’hier. L’Islande s’y est essayée dès 2025 avec des résultats remarquables : satisfaction accrue, productivité stable voire meilleure (voir le rapport islandais). Dans mon carnet de route personnel, je note que partout où j’ai vu cette pratique émerger (France comprise !), elle a soulevé plus d’espoirs que d’obstacles. Pourtant, chaque entreprise adapte la recette à sa sauce : certains gardent les 35 heures en 4 jours intenses ; d’autres misent sur 32 heures pour vraiment alléger le quotidien.

Mais cette agence galloise va plus loin en offrant aux salariés la liberté totale… à condition que le travail soit fait. Pourquoi ce choix surprenant alors que partout ailleurs on semble réduire non seulement les heures mais aussi la cadence ?

Les raisons profondes derrière le modèle "7 jours flexibles"

En discutant récemment avec des RH et des salariés pionniers dans différents pays (merci WhatsApp !), une constante revient : l’attente croissante d’une individualisation extrême du temps de travail. Chez Lumen SEO, le passage à une organisation sur 7 jours répond à trois besoins majeurs :

  • Adaptation aux cycles personnels (menstruations, forme physique variable selon le climat ou même humeur)
  • Souplesse parentale (garde alternée, imprévus familiaux)
  • Liberté géographique (digital nomads travaillant depuis plusieurs fuseaux horaires)

C’est séduisant sur le papier. Mais dans mes échanges avec des collaborateurs gallois anonymes (l’avantage d’un verre de vin partagé lors d’un afterwork…), certains avouent que cette « autonomie » exige énormément d’autodiscipline. La frontière vie pro/vie perso devient diablement poreuse.

Les effets secondaires inattendus : solitude, pression… ou libération ?

Sur le terrain — je parle là aussi par expérience après avoir goûté aux deux systèmes — l’effet est ambivalent. D’un côté, ceux qui savent gérer leur agenda savourent un confort inégalé ; ils vont chercher leurs enfants sans stresser ou partent courir quand il fait beau.

Mais beaucoup évoquent aussi :

  • Une difficulté à déconnecter (les emails tombent n’importe quel jour…)
  • Un sentiment d’isolement accru (“Tout le monde n’est jamais disponible en même temps”)
  • Des risques accrus pour ceux qui manquent d’expérience en auto-gestion

Cela rejoint les conclusions de plusieurs études récentes dont celle-ci publiée par la BBC en 2023 : sans structure ni règles collectives claires, la flexibilité peut virer au casse-tête mental.

Ce qu’on oublie trop souvent : culture collective vs performance individuelle

À force de voyager dans les vignobles du monde entier — là où chaque geste compte et se synchronise au rythme de la nature — j’ai compris une chose essentielle : le collectif est irremplaçable. Une équipe soudée qui avance ensemble donne toujours davantage qu’une somme d’individus libres mais dispersés.

Certes, l’approche flexible attire un certain profil : autonome, sûr(e) de lui/elle, capable de fixer ses propres limites. Mais c’est loin d’être universel… Et on oublie souvent que dans des métiers créatifs comme le marketing digital ou même dans une cave viticole (!), l’alchimie naît avant tout du partage et du débat impromptu autour de la machine à café ou du pressoir.

Une trop grande atomisation affaiblit cet esprit commun et met ceux qui ont besoin du soutien collectif en difficulté. C’est pourquoi certains anciens collaborateurs quittent ces entreprises dites "modèles", sans bruit mais non sans regrets.

Vers quel avenir ? Mes conseils pour choisir un système vraiment humain

Après tant de rencontres – des vignerons bourguignons passionnés aux jeunes codeurs gallois – je constate que LE secret n’est ni dans les chiffres magiques (32h? 35h? Sur 4 ou 7 jours?) ni dans la technologie ultra-connectée. Il réside dans l’écoute active des besoins réels des équipes :

  • Privilégier les moments collectifs obligatoires chaque semaine (même courts!)
  • Éviter l’éparpillement total des horaires pour maintenir des points de repère communs
  • Offrir un accompagnement personnalisé aux salariés novices en gestion autonome
  • Impliquer réellement tous les membres dans l’élaboration des règles communes – cela crée responsabilité ET cohésion
  • Penser à intégrer des plages obligatoires sans notifications ni sollicitations professionnelles (“vraies pauses” garanties)

La vraie révolution viendra moins par un nombre magique que par une culture partagée… comme celle qui unit parfois tout un village vendangeur autour d’une longue table sous les platanes.

Pour aller plus loin sur ces nouveaux modes organisationnels alternatifs : Le modèle coopératif expliqué par Alternatives Economiques.

Questions fréquentes

Travailler sur 7 jours veut-il dire être joignable tout le temps ?

Non ! Même avec une flexibilité totale, il est essentiel que chacun pose ses propres limites horaires. Les entreprises responsables fixent généralement des plages « sans dérangement » où personne ne doit être sollicité.

Ce type de système convient-il à tous les profils ?

Honnêtement non : il favorise ceux qui sont déjà très autonomes et organisés. Pour beaucoup (je pense notamment aux jeunes recrues), il faut prévoir un accompagnement spécifique pour éviter décrochage ou isolement.

Qu’en pensent réellement les salariés concernés ?

Les retours sont mitigés : certains adorent leur nouvelle liberté ; d’autres regrettent une perte du lien social ou trouvent difficile de séparer vie privée et professionnelle.

Photo by Swello on Unsplash

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