Trois femmes portent plainte contre le réalisateur de cinéma Carlos Vermut pour violences sexuelles

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Le scandale des violences sexuelles dans le monde du cinéma

Le cinéma a longtemps été perçu comme un monde glamour et inaccessible, peuplé de stars hollywoodiennes et de réalisateurs talentueux. Mais ces dernières années, de plus en plus de témoignages de victimes de violences sexuelles ont ébranlé cette image idyllique. Dernier en date : le réalisateur espagnol Carlos Vermut, célèbre pour son film Magical Girl récompensé par la Concha de Oro à San Sebastián en 2014.

Selon une enquête publiée par le journal El País ce vendredi, trois femmes ont accusé Carlos Vermut de les avoir agressées sexuellement. Il s’agit d’une étudiante en cinéma, d’une employée sur l’un de ses tournages et d’une travailleuse du secteur culturel. Toutes les trois décrivent des faits qui se seraient déroulés entre mai 2014 et février 2022, pendant lesquels le réalisateur aurait profité de sa position et de sa notoriété pour avoir des rapports sexuels violents qu’elles n’ont pas consentis.

L’une d’entre elles décrit comment Carlos Vermut l’aurait immobilisée, étranglée et forcée à avoir des relations sexuelles, malgré son opposition physique et verbale. La deuxième raconte comment le réalisateur se serait jeté sur elle pour l’embrasser et lui toucher les seins sans son consentement, allant même jusqu’à lui arracher son soutien-gorge. Quant à la troisième, qui travaillait pour lui et à qui il avait promis un meilleur poste, elle décrit un épisode où elle a été enfermée chez lui après avoir subi pendant des mois un traitement humiliant, à la fois verbal et physique, ainsi qu’un niveau de violence lors des rapports sexuels qu’elle n’a pas consentis.

Malheureusement, aucune de ces trois femmes n’a osé porter plainte à la police, par peur de perdre leur emploi ou de ne pas en trouver un. Une situation malheureuse qui montre une fois de plus les conséquences dévastatrices qu’ont les violences sexuelles sur les victimes, qui se sentent souvent impuissantes et sans soutien.

Interrogé par El País, Carlos Vermut a répondu qu’il n’avait pas conscience d’avoir exercé une violence sexuelle envers ces femmes et qu’il avait toujours eu des relations sexuelles "dans un cadre de consentement mutuel". Il a également ajouté que "peut-être que la personne concernée n’était pas à l’aise chez elle par la suite et qu’elle avait peur de le dire à ce moment-là. Je ne peux pas le savoir".

Agé de 43 ans, Carlos Vermut a fait ses débuts en tant que réalisateur en 2011 avec son premier film Diamond Flash et a connu la consécration en 2014 avec Magical Girl. Son dernier film, Mantícora, aborde le thème de la pédophilie et les tourments d’un homme confronté à ses désirs inavouables.

Ce scandale autour des violences sexuelles dans le monde du cinéma n’est malheureusement pas un cas isolé. De plus en plus de témoignages de victimes et de révélations surgissent dans l’industrie du 7e art, dénonçant des actes commis par des réalisateurs, des producteurs ou des acteurs. Il est temps que ces abus cessent et que les victimes soient écoutées et soutenues. Le monde du cinéma doit prendre ses responsabilités et agir pour que la culture du silence qui entoure ces violences soit enfin brisée.