Le théâtre s’invite à Cordoue avec l’adaptation de Camino al zoo
Le compte à rebours a commencé à Cordoue, où le célèbre acteur Fernando Tejero sera accompagné de Dani Muriel et Mabel del Pozo pour présenter vendredi la première mondiale de la pièce de théâtre Camino al zoo au Gran Teatro de Córdoba. Divisée en deux actes et adaptée par Bernabé Rico, cette pièce rassemble les deux œuvres écrites par Edward Albee mettant en scène les mêmes personnages. Pour cette occasion spéciale, l’ensemble de la troupe est déjà sur place pour préparer la répétition générale avant la première et s’est réuni ce matin avec les médias pour partager leurs impressions sur la pièce.
"Comme aller chez le psy tous les jours"
Fernando Tejero, protagoniste de la pièce et véritable aimant pour les spectateurs, a expliqué les difficultés qu’il a ressenties en se glissant dans la peau de Peter, son personnage. Ce rôle l’a profondément remué et lui a même servi de thérapie pour faire face à ses propres fantômes. "Pour moi, cette pièce a été comme aller chez le psy tous les jours. Lors des répétitions, je me pose la question : qu’est-ce que je fais ici, bordel ? Aller chez le psy tous les jours, c’est une vraie galère", a-t-il assuré. "Il est difficile d’affronter ses peurs et cette pièce a un grand impact sur ma vie. Il y a des moments, comme le monologue de Dani et le chien, qui me déchirent car j’ai vécu la même chose dans ma propre vie."
Selon Tejero, pour qui "revenir au théâtre est toujours un orgasme", tous les trois personnages sont "fous à lier". Jerry, joué par Dani Muriel, est celui qui ouvre les yeux à Peter en lui parlant de la tristesse du monde, de la façon dont nous aimons parfois mal car c’est la seule manière que nous connaissons, de l’isolement… Tout en laissant une lueur d’espoir à la fin. "Les textes de Camino al zoo sont très profonds et ont de multiples niveaux", a expliqué l’acteur qui interprète ce personnage.
"Le théâtre doit être le miroir dans lequel nous nous regardons"
Anne, jouée par Mabel del Pozo, complète le triangle en montrant le vide que représente sa relation avec Peter dans une sorte de prélude intitulé Homelife écrit par l’auteur cinquante ans après Historia del zoo. "Il y a une influence très marquée du théâtre de l’absurde", a-t-elle assuré, avant de souligner l’importance de soutenir des œuvres d’envergure comme celle-ci, car "le théâtre doit être le miroir dans lequel nous nous regardons, un endroit où nous pouvons nous confronter et ressentir la catharsis face aux problèmes de la société". Dans le même esprit, Fernando Tejero a déclaré que "des pièces comme celle-ci sont très importantes pour faire réfléchir et parler de sujets tels que l’amour, qui est si important mais qui fait défaut en ce moment, et de quelle manière ce manque d’amour est à l’origine des guerres et du manque d’empathie envers autrui".
Contrairement à d’autres artistes de Cordoue, tels que Vicente Amigo qui affirme toujours que jouer à Córdoba le paralyse en quelque sorte à cause de la pression qu’il ressent, Tejero a avoué que se présenter devant le public de sa ville natale lui procure un mélange d’excitation et de responsabilité : "C’est un stimulant, comme tomber amoureux et sentir des papillons dans le ventre."
"Une opportunité unique et un poids lourd de la mise en scène"
Tous les membres de la troupe ont souligné l’opportunité qu’a représenté pour eux cette pièce, ainsi que l’importance de Juan Carlos Rubio, le metteur en scène, qui n’a malheureusement pas pu être présent à cette conférence de presse. Pour Bernabé Rico, également coauteur de la pièce, il était inévitable que la première mondiale ait lieu à Córdoba car Historia del zoo a été une œuvre très présente à l’école de Cristina Rota, où Fernando Tejero et moi-même avons été formés. De plus, l’écriture finale de la pièce s’est faite ici, à Cordoue, dans un bar en compagnie de Juan Carlos Rubio." En tant que producteur et coauteur de la pièce, il a souligné que Camino al zoo "a tout ce que j’aime dans une œuvre : une grande profondeur, de l’humour et un thème comme la nécessité de communiquer."
Même si, pour l’instant, une seule représentation a été programmée au Gran Teatro, ils n’excluent pas de revenir à Cordoue pour clôturer leur tournée qui débutera après les fêtes de fin d’année et qui les mènera à Malaga, Saragosse et plus tard à Madrid. En conclusion, cette adaptation de Camino al zoo est à ne pas manquer pour tous les amateurs de théâtre qui souhaitent découvrir une œuvre profonde et troublante. Le trio d’acteurs vous emmènera dans un voyage émotionnel intense qui ne vous laissera pas indifférent. Ne manquez pas cette pièce qui promet d’être un succès sur la scène théâtrale espagnole.
