MDMA, musique électronique et l’histoire des discothèques en Espagne

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La fête des décennies : un voyage à travers la discothèque en Espagne

Entre les années 1980 et les débuts des années 2000, l’Espagne a connu une véritable révolution festive. Tout a commencé sur l’île d’Ibiza, un épicentre du plaisir, pour se propager à Barcelone, Madrid et Valence. Asier Ávila, dans son livre Fiesta, retrace l’évolution de cette époque, marquée par la musique électronique et l’usage des drogues, tout en mêlant tragédie et comédie.

La découverte de l’extase : l’MDMA à l’avant-garde

Au cœur de cette fête, l’MDMA, ou "ecstasy", a joué un rôle clé. Dans son ouvrage, Ávila évoque la première expérience d’Antonio Escohotado en 1982, une rencontre déterminante avec cette substance qui éveillera l’émotion et la connexion entre les festoyeurs. L’MDMA est perçue comme une “pénicilline pour l’âme”, transformant les soirées en véritables moments d’intimité et de partage.

Renaissance musicale : électropop et bakalao

Avec la montée de l’électropop et l’influence de la Movida, un phénomène musical a émergé. À cette époque, des entrepreneurs comme Ricardo Campoy et Miguel Degà ont fondé Max Music, organisant des concours de DJs qui remporteront un immense succès. Cette explosion musicale s’est mêlée à la culture festive de Valence, donnant naissance à la fameuse "ruta del bakalao", un symbole de la liberté et de la jeunesse.

Les fleurs et les épines : une fête parmi les ténèbres

Malgré l’euphorie ambiante, cette ère n’a pas été exempte de ténèbres. Des histoires moins connues, comme celle du secoueur d’un DJ, nous rappellent que la fête pouvait parfois se transformer en chaos. Même ETA, à travers sa campagne contre la drogue, a laissé une empreinte marquante sur cette période, démontrant les tensions entre jubilation et violence.

Un héritage controversé : entre classe et démocratie

La fête, d’apparence innocente, a évolué au fil du temps. Devenue un phénomène largement associé à la classe ouvrière dans les années 90, elle reste un sujet délicat. Selon Ávila, les soirées ont agi comme un grand démocratisateur du loisir, permettant à de nombreux jeunes de s’évader et de forger leur propre identité. La tendance à restreindre ces lieux à des préjugés de classe ne devrait pas occulter leur véritable essence.

Conclusion : la nostalgie d’une époque révolue

Le livre d’Ávila est un hommage à une époque où la fête était synonyme de liberté, d’innovation musicale et d’expérimentation. Bien qu’imprégnée de drames et de complexes réalités, cette période a laissé un héritage indélébile, à la fois lumineux et sombre, rappelant à chaque génération l’importance de la célébration et de la communion à travers la musique.

media : Diario Córdoba – La terraza de la discoteca ibicenca Space a mediados de los 90. / ARCHIVO

source : Diario Córdoba – La irrupción del MDMA y la música electrónica, la campaña de ETA contra las discotecas o el secuestro de un DJ: los claroscuros de la historia de la fiesta en España