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L’éternelle lutte des femmes pour leur rôle de premier plan dans le monde du cinéma

par María Fernanda González

La représentation des femmes dans le monde du cinéma : progrès et inégalités persistantes

Le 10 février prochain, la ville de Valladolid accueillera la 36e édition des prestigieux prix Goya, qui récompensent chaque année les meilleures productions cinématographiques espagnoles. Et cette année, la ville de Grenade est particulièrement mise à l’honneur, avec deux films ayant été tournés dans ses rues et ses paysages : La sociedad de la Nieve de Juan Antonio Bayona, et Cerrar los ojos de Víctor Erice. Mais malgré cette forte représentation, force est de constater que la présence féminine dans cette édition des Goya est encore largement en-dessous de celle des hommes.

Les films de Grenade à l’honneur

Sierra Nevada et la côte de Grenade ont été le décor de deux des films phares de cette édition : La sociedad de la Nieve de Juan Antonio Bayona et Cerrar los ojos de Víctor Erice. Avec respectivement 20 et 13 nominations, ces deux films sont très attendus lors de la cérémonie. Mais ils devront faire face à une forte concurrence, notamment de la part de Saben aquell, le film sur l’humoriste Eugenio réalisé par David Trueba, et du film de Víctor Erice, tous deux nommés 11 fois, ainsi que du film Un amor d’Isabel Coixet avec 7 nominations. Cependant, la présence du film Secaderos, réalisé par Rocío Mesa et situé dans la Vega de Grenade, ne sera pas aussi forte qu’espérée. Certains médias spécialisés ont même exprimé leur déception de ne pas voir ce film nommé dans au moins une des catégories techniques.

Une présence féminine encore insuffisante

Malgré une augmentation de la présence féminine dans le monde du cinéma ces dernières années, la parité est encore loin d’être atteinte. En 2023, pour la première fois dans l’histoire des prix Goya, cinq femmes ont été nommées pour le prix de la meilleure réalisation. Il s’agit de Carla Simón (Alcarràs), Pilar Palomero (La maternal), Elena López Riera (El agua), Alauda Ruiz de Azúa (Cinco lobitos) – qui a remporté le prix – et Carlota Pereda (Cerdita), dans la catégorie du meilleur réalisateur débutant.

Des progrès notables mais un long chemin à parcourir

Selon une étude réalisée par l’Association des femmes cinéastes et professionnels de l’audiovisuel, la présence féminine dans le cinéma espagnol est passée de 9% en 2010 à 24% en 2022. Cependant, cette augmentation reste encore insuffisante et il est encore rare de voir des femmes nominées ou récompensées dans les différentes catégories des prix Goya. Selon cette même étude, les femmes ont représenté seulement 37% des professionnels du cinéma en 2022, contre 63% pour les hommes. Les catégories où la présence féminine a le plus augmenté sont le son (28%), la composition musicale (21%), les effets spéciaux (36%) et le montage (36%). Par ailleurs, les femmes restent majoritaires dans les domaines traditionnellement liés à leur genre, comme les costumes (80%) ou la coiffure et le maquillage (73%). Les domaines les plus équitables en termes de genre sont la direction de production (55%) et la direction artistique (55%).

Une tendance mondiale mais des inégalités persistantes

Dans le reste du monde, il y a également eu des avancées dans la représentation des femmes dans le cinéma, mais le chemin à parcourir reste encore long. Selon une étude menée par la plateforme Statista, en 2002, seulement 27% des personnages principaux au cinéma étaient des femmes, contre 73% d’hommes. En 2022, cette proportion est passée à 38% de femmes et 62% d’hommes. Cependant, les actrices de plus de 40 ans sont encore peu représentées dans les rôles principaux et cette situation est encore pire pour les femmes de couleur. Derrière la caméra, la présence féminine est également faible à Hollywood, où moins de 10% des directeurs de la photographie sont des femmes, et seulement 18% des réalisateurs ou 19% des scénaristes.

En conclusion, si des progrès ont été réalisés dans la représentation des femmes dans le cinéma, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre la parité et permettre une réelle égalité des chances dans ce domaine. Espérons que d’ici la prochaine édition des prix Goya en 2025, la situation aura continué à s’améliorer et que les femmes seront de plus en plus présentes et reconnues dans le monde du cinéma.

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