La Semana del Cine de Córdoba : une célébration de la cinématographie
La Semana del Cine de Córdoba est un événement organisé par l’association Record qui en est à sa deuxième édition. Son directeur, Edgar Burgos, a pour ambition de le développer et de le faire grandir, à condition qu’il bénéficie d’un soutien suffisant. Il aborde cette nouvelle édition avec enthousiasme et détermination. Selon lui, cet événement doit être ouvert à tous, amateurs de cinéma et professionnels, qui pourront profiter de la riche programmation proposée par Cinema23 à partir de demain.
Quels sont les objectifs pour cette deuxième édition de la Semana del Cine de Córdoba ? En premier lieu, consolider l’événement. Nous en sommes seulement à sa deuxième année, et nous savons qu’il faut du temps pour créer un festival de renom. Notre objectif est de progresser constamment, en s’appuyant sur ce qui a fonctionné l’année précédente et en abandonnant ce qui n’a pas été concluant. Nous sommes particulièrement fiers de la programmation que nous avons réussie à mettre en place cette année.
Quels sont, selon vous, les points forts du festival après l’expérience de l’année dernière ? Nous proposons différentes sections qui sauront satisfaire les goûts et les intérêts de chacun. Tout d’abord, des projections de films particulièrement intéressants, tels que "La espera" de Francisco Gutiérrez ou le documentaire "La Singla". Nous présenterons jusqu’à dix films dans différentes sections, avec des projections prévues à la cinémathèque. Puis, nous avons également des sections parallèles telles que Cinema Lab, destinée aux projets en développement, avec un laboratoire pour les accompagner et les aider à trouver des financements ; Cinema Training, une section qui vise à proposer des ateliers de formation aux jeunes âgés de 18 à 35 ans qui commencent dans le monde audiovisuel ; et enfin Cinema Talks, qui comprend des tables rondes et d’autres événements liés à l’industrie du cinéma. Nous pensons que notre offre couvre un large éventail de sujets et d’intérêts liés au cinéma. Les jeunes pourront être intéressés par Cinema Training, tandis que les professionnels le seront sûrement par Cinema Lab et le public en général par les projections.
Quelle est l’évolution du festival cette année ? Nous avons essayé de proposer une programmation de meilleure qualité, avec le même budget que l’année précédente, ce qui n’a pas été facile car nous sommes une petite équipe. Cette année, nous avons repoussé nos limites, mais nous sommes conscients que l’année prochaine, il sera important de pouvoir bénéficier d’un budget plus important, sinon la qualité de notre contenu risque d’en souffrir. Nous sommes un petit festival avec de grandes ambitions pour grandir et perdurer dans le temps.
Vous voulez donc que le festival ait une durée de vie longue et prospère ? Absolument. Les festivals qui tiennent la route et qui ont un impact sont ceux qui arrivent à toucher le public. Si le festival ne réussit pas à intéresser les gens, cela ne sert à rien, selon moi.
En quoi cette semaine est-elle utile pour les jeunes professionnels qui commencent à travailler dans le secteur ? Il y a 15 ou 20 ans, j’étais dans leur situation. Je pense que, souvent, à Córdoba, on a tendance à se plaindre sans se rendre compte des opportunités qui nous sont offertes. Je dirais aux jeunes, qui sont souvent occupés par mille choses à la fois, de se renseigner sur les événements qui se déroulent dans leur ville et d’y participer. Si personne ne se déplace pour ces événements, ils ne seront plus organisés l’année suivante. Il est important de saisir ces opportunités, car je n’en avais pas quand j’ai commencé. Nous sommes des gens passionnés de cinéma, nous savons ce que cela représente de faire des films et les difficultés que cela implique. Cette semaine offre une réelle opportunité de formation et une programmation de qualité, qui n’est pas disponible à Madrid, Barcelone ou Séville, mais ici, à Córdoba.
Quelle est l’importance du cinéma à Córdoba ? Beaucoup de choses sont faites ici, mais il y a peu de professionnels travaillant dans le secteur. Il y a beaucoup de gens qui font des films ou étudient le cinéma, mais il y en a peu qui gagnent leur vie avec cela. Nous devons comprendre que c’est un métier et qu’il faut être rémunéré pour son travail, c’est une profession comme une autre. Il y a des sacrifices à faire au début, mais si, à 30 ou 40 ans, vous demandez encore des faveurs et réalisez des films avec vos amis, vous n’êtes alors pas un professionnel. Soit vous vous faites payer, soit vous devez envisager une autre carrière.
Quelles sont les nouveautés de cette édition et quels sont les films à ne pas manquer ? Je recommande "La espera", notre film d’ouverture, réalisé par deux cinéastes cordouans, Francisco Gutiérrez et Antonio Pérez. Et je suis également impatient de diffuser le film "Séneca", qui, je pense, suscitera beaucoup de discussions, indépendamment de sa qualité cinématographique. En termes de nouveautés, nous avons décidé de nommer notre prix du public en l’honneur de Martín Cañuelo, qui a été un acteur important pour les cinémas en été à Córdoba. Nous sommes également très fiers de lancer le Cervatillo de Bronce cette année pour récompenser le meilleur court-métrage et le meilleur long-métrage de la compétition. Enfin, en termes de thématiques, nous avons un peu de tout. Cette année, nous avons particulièrement mis l’accent sur les documentaires musicaux, un genre que j’apprécie personnellement. Mais la sélection est variée, avec des films de genre, des drames indépendants et nous aurons même le film gagnant du Festival de Cinéma de Valladolid, "La Imatge Permanent", qui n’a jamais été distribué à Córdoba.
En fin de compte, qui est le grand protagoniste de cet événement ? Je pense que c’est le cinéma en général. Mais si je devais en choisir un en particulier, malheureusement pour des raisons tristes, je citerais Martín Cañuelo. En plus de donner son nom au prix du public, nous organiserons une table ronde pour discuter de l’avenir des cinémas d’été dans la ville.
