samedi 27 juillet 2024
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Les femmes, compositrices romantiques

par María Fernanda González

La voix féminine à travers les siècles : hommage aux compositrices du XIXe

Dans le monde de la musique classique, les femmes ont souvent été reléguées à des rôles secondaires, cantonnées dans leur rôle de chanteuses ou de musiciennes de salon. Mais il ne faut pas oublier que certaines d’entre elles ont su se démarquer et se frayer un chemin dans un milieu dominé par les hommes. C’est notamment le cas de Clara Schumann, Maria Malibrán et Fanny Hensel, dont les œuvres ont été mises à l’honneur lors de ce récital donné par la soprano Cristina Bayón et le guitariste Jesús Pineda au célèbre Espacio Turina le mercredi 17 janvier dernier.

Un salon, lieu privilégié pour les femmes musiciennes

Au XIXe siècle, le salon était l’endroit où bon nombre de femmes pouvaient exercer leur art musical. Véritable prolongement de l’espace domestique, il représentait aussi une transition vers le monde extérieur grâce aux soirées musicales qui y étaient régulièrement organisées dans les demeures bourgeoises ou aristocratiques. C’est dans cet espace intime que le genre par excellence de la musique domestique a vu le jour : la romance. Parmi les compositrices qui ont exceller dans ce domaine, on compte notamment Clara Schumann, Maria Malibrán et Fanny Hensel.

Cristina Bayón et Jesús Pineda mettent à l’honneur les compositrices du XIXe

C’est à travers leur récente production discographique intitulée "Boulevard des femmes" que les deux artistes ont choisi de rendre hommage aux créatrices du XIXe siècle. Au cours de ce récital, Cristina Bayón a su faire preuve d’une grande finesse dans l’articulation et l’accentuation des phrases, modelant son phrasé avec une multitude de détails, d’inflexions, de régulateurs et de couleurs vocales, notamment grâce à une utilisation maîtrisée du mezzo-voce, comme dans "Warum willst" de Clara Schumann. Sa voix se pliait parfaitement aux nuances des chansons plus intimes telles que "La Tristesse de la lune" de Strohl ou encore "Hai Luli!" de Viardot, où chaque note était savourée et chantée avec une intention différente à chaque couplet. Cependant, on peut noter que le vibrato de sa voix a parfois altéré la fluidité du legato et que l’abus de portamento a parfois exagéré le phrasé.

La guitare, un accompagnement idéal pour ces œuvres romantiques

Jesús Pineda, par sa virtuosité et son sens de l’interprétation, a réussi à mettre en évidence le caractère romantique de ces compositions. Ses arrangements pour guitare étaient tellement bien adaptés que l’on aurait pu penser que ces chansons avaient été écrites spécialement pour cet instrument plutôt que pour le piano. Un son limpide et une articulation précise ont permis une palette de couleurs très expressive, avec des harmoniques délicates, de subtiles attaques des cordes ou encore l’utilisation de la tambora dans "Rataplan" de Maria Malibrán.

Un rappel nécessaire sur l’importance des femmes dans la musique classique

Ce récital met en lumière des compositrices injustement méconnues du grand public, témoignant ainsi de la nécessaire reconnaissance de leur apport dans le monde de la musique classique. Cristina Bayón et Jesús Pineda ont su rendre hommage avec brio à ces femmes passionnées et talentueuses du XIXe siècle, révélant ainsi la richesse et la diversité de leur héritage musical. Espérons que cet événement inspirera de futures générations de musiciennes à suivre leur voie et à faire entendre leur voix.

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