Le guide du peuple vers l’euphonie

La bataille entre Eufonía et Cacophonie dans la langue espagnole

Nous avons tous vécu des situations où nous aurions préféré garder le silence plutôt que de prononcer certaines constructions grammaticales sans réflexion préalable. Qui n’a jamais provoqué l’hilarité de ses interlocuteurs à plusieurs reprises au cours de sa vie ? Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre. Ainsi, avec l’expérience accumulée après plusieurs fautes linguistiques, nous avons appris qu’un silence calculé donne au protagoniste une image suggestif devant le regard inquisiteur de l’autre. Dans d’autres circonstances, il vaut mieux entrer en action, mais toujours en étant vigilant pour que notre texte n’attaque pas l’équilibre subtil des éléments sonores des mots. Enfin, la bataille légendaire entre la déesse Eufonía, élégante et raffinée, et la colérique et destructrice Cacophonie. Comme preuve de cette lutte expressive entre deux ennemies aussi puissantes, les pacifiques professeurs de langue espagnole tentent de se ranger du côté de la mélodie agréable de l’équilibre sonore, face à ces élèves qui préfèrent des phrases crues, voire grossières. Comme vous pouvez l’imaginer, chers lecteurs patients, les entrelacs de cette rivalité millénaire seraient difficiles à décrire en peu de mots. En guise d’exemple de cette lutte, voici quatre victoires expressives des partisans de l’eufonie :

L’interfixe

Dès notre plus jeune âge, on nous a expliqué que les suffixes se placent après le lexème ou la racine du mot pour apporter une nuance de sens. Ainsi, le lexème "café", suivi du suffixe "-ito", donnerait comme résultat *Un cafeíto pas très agréable. Dans ces cas, la déesse Eufonía vient à la rescousse avec des consonnes bienfaitrices pour redonner de la lumière à l’expression, sous la forme de -l-, -t-, -c-, selon la sensibilité de l’émetteur (cafelito, cafetito ou cafecito). Ainsi, une humble consonne insérée dans la structure morphologique embellit à jamais un terme malheureux.

Les pronoms personnels

En suivant la règle générale de l’utilisation des pronoms personnels de troisième personne, la phrase "Juan compró un regalo a su mujer" devrait se lire *Le lo compró. Le premier comme complément indirect et le second comme complément direct. Cependant, la bonne oreille de la déesse Eufonía nous propose de changer la première consonne pour éviter de passer pour un peu idiot : "Se lo compró".

La division syllabique

Une mauvaise maîtrise de la division syllabique des mots peut se révéler être un allié fidèle de la cause cacophonique. Même si certains lecteurs savants ont du mal à le croire, je jure sur la gloire de ma sainte mère que certains élèves brandissent l’étendard du mauvais goût en rompant la structure morphologique à la fin d’une ligne, par exemple : "dis-puta, pene-trar, euro-peo, minús-culo, hus-mea ou téta-no". Le pire, c’est qu’ils n’en sont même pas conscients. Je suppose, maman, que c’est à cause des rimes complexes du reggaeton.

Les plaques d’immatriculation

Un dernier cas flagrant de la lutte sans merci contre la présence des utilisations linguistiques blessantes pour les oreilles sensibles est le cas des plaques d’immatriculation des voitures. En général, les voyelles et les combinaisons de consonnes aux connotations négatives ont été exclues. J’imagine qu’aucun citoyen sain d’esprit ne se promènerait fièrement dans les rues de sa ville avec une telle identification : "ETA 2011, PIS 6666, FEO 9669". Pourtant, mon frère Paco Carrera se promène à Séville dans une Skoda blanche avec la plaque KKK et ça ne lui pose aucun problème. Peut-on faire pire ? Le manque de style dans l’écriture peut être évité avec quelques exercices linguistiques simples. Une pratique quotidienne et un peu d’oreille amélioreront la correction de nombreux erreurs d’expressions que nous commettons presque sans nous en rendre compte. Voici deux exemples :

Lire à voix haute

Lisez le texte avec un rythme adapté à voix haute. Si vous n’avez pas trop de problèmes d’audition, vous remarquerez immédiatement que certaines combinaisons de sons grincent et ne sonnent pas tout à fait bien. Que pensez-vous du titre de ce journalistEqui a commencé un article avec un macabre "La nuit dernière, il y a eu un étranglement sur le parking" ? Cloche de la bastille !

Les acronymes

Un lecteur attentif et curieux de la validité de certaines expressions idiomatiques modernes se rendra compte que tout ce qui brille n’est pas or. Parfois, la déesse Cacophonie profite de l’ignorance du peuple pour se cacher à l’intérieur d’acronymes qui, en théorie, représentent le summum de la langue inclusive. Je fais référence au terme "AMPA" (association de mères et pères d’élèves) au lieu du rétrograde et exclusif "APA" (association de parents d’élèves). Dans ce cas, les créateurs de cette invention ont oublié que le mot "hampa" (ensemble de malfaiteurs, en particulier organisés en bandes et avec des règles de conduite particulières) existait déjà en langue espagnole.

source : El Día de Córdoba – La eufonía guiando al pueblo

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