las tablas’En marche vers la scène : la voie se trace en touchant les planches’

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Un concours prometteur pour la relève de la musique ancienne à Sevilla

Le dimanche 17 mars dernier, l’Espacio Turina accueillait un concert dans le cadre du festival Femàs 2024. Au programme, des œuvres de J. B. Barrière, J. S. Bach, F. Geminiani et A. Vivaldi, interprétées par Mateo Murillo et Mercedes Ruiz au violoncelle, accompagnés par Alejandro Casal au clavecin. Avec un aforo d’un tiers, le concert promettait d’être intimiste et de mettre en avant de jeunes talents de la musique ancienne.

Une initiative saluée par le public

Il est important de souligner la politique du directeur du Femàs, qui consiste à offrir une place privilégiée aux jeunes artistes de la musique ancienne à Sevilla. Cette opportunité est rendue possible chaque année grâce à la sélection de boursiers par l’Asociación de Amigos de la Orquesta Barroca de Sevilla. Cette initiative est saluée par le public qui a pu apprécier le niveau de qualité de ces jeunes musiciens. Mais c’est également une opportunité pour eux de se mesurer à des professionnels reconnus, dans des conditions artistiques égales.

Mateo Murillo, une belle maîtrise en devenir

Ce soir-là, c’est Mateo Murillo qui était à l’honneur. Formé dans les meilleurs centres spécialisés en Europe, il a fait preuve d’une maîtrise impressionnante avec son violoncelle. Toutefois, il a encore du chemin à parcourir pour atteindre un niveau de virtuosité digne d’un spécialiste. Son son, au départ un peu métallique et agressif, s’est adoucit au fil du concert pour laisser place à une interprétation plus nuancée dans la sonate RV 42 de Vivaldi. Face à Mercedes Ruiz, son son rond et chaleureux ne pouvait pas passer inaperçu malgré tous les efforts qu’elle a mis pour rester en retrait.

Un concert en demi-teinte

Le début à deux voix de la sonate de Barrière a été un réel plaisir pour les oreilles. Cependant, Mateo Murillo a encore besoin de travailler pour libérer sa main droite et offrir un phrasé plus fluide et moins découpé, comme cela a été le cas dans la suite n°3 de Bach, assez impersonnelle avec une absence de reprises, d’ornementations et des problèmes de justesse à cause d’un mauvais choix de doigtés. Un style français inégale, qui met en avant certaines notes plus importantes dans chaque phrase, pourrait lui permettre d’accentuer de manière plus expressive et variée. De plus, les dynamiques n’ont pas offert assez de variété tout au long du concert. Cependant, il y a eu de nombreux moments réussis, comme la délicatesse de l’Affettuoso dans la sonate de Geminiani, l’énergie des attaques dans l’Allegro suivant, le beau dialogue avec Mercedes Ruiz dans le Prélude de la sonate de Vivaldi ou encore l’agilité et la force de son phrasé dans la Gigue finale. Alejandro Casal a de nouveau prouvé ses talents de continuiste en accompagnant à merveille les deux violoncellistes.

En conclusion, une soirée prometteuse et enrichissante

Malgré quelques imperfections, cette soirée a été une véritable réussite. Le Femàs 2024 a permis de mettre en lumière de jeunes talents de la musique ancienne, offrant ainsi une belle opportunité pour leur avenir artistique. Mateo Murillo a montré une belle maîtrise du violoncelle, avec encore du potentiel à exploiter. Nous ne pouvons qu’encourager ces initiatives qui mettent en valeur la relève de la musique ancienne à Sevilla et qui nous promettent de futurs concerts encore plus passionnants.

source : El Día de Córdoba – Se hace camino al tocar«