Culture L’artiste du polémique mural de Castellón condamne la censure de la mairie : Ils sont les héritiers du franquisme et viennent avec soif de vengeance par María Fernanda González 17 janvier 2024 109 Polémique à Fanzara : censure ou protection de l’art urbain ? La petite ville de Fanzara, située dans la province de Castellón en Espagne, fait face à une vive polémique depuis que la mairie, dirigée par le Parti Populaire, a adopté un règlement obligeant les artistes à soumettre un croquis de leur œuvre avant de la peindre sur les façades de la ville. Cette mesure a été prise suite à la réalisation d’une fresque lors du festival MIAU (Musée Inachevé d’Art Urbain) en juillet dernier, suscitant de vives réactions de la part des habitants et des autorités locales. L’artiste à l’origine de la fresque incriminée, Elías Taño, a récemment exprimé sa version des faits lors d’une interview pour la télévision locale ‘La Panderola’. Selon lui, la mairie a pris cette mesure en raison de l’inconfort que l’œuvre a pu provoquer chez certains habitants et afin d’éviter toute référence politique ou critique pouvant susciter des tensions dans la population. Pour l’artiste, il s’agit clairement de censure et il reproche à la mairie d’imposer sa propre vision de l’art dans l’espace public. L’inspiration derrière la fresque de Fanzara Elías Taño explique que son œuvre s’inspire d’une histoire familiale de Fanzara, liée à la répression franquiste et à la vengeance exercée par les militants fascistes sur une famille de républicains. Selon lui, cette histoire personnelle reflète une réalité plus large de la société espagnole et de la mémoire collective souvent oubliée. L’artiste a également obtenu l’autorisation de Toni Mejías pour utiliser une phrase de sa chanson "Mi patria digna" sur la fresque (traduction: "La seule patrie digne de ce pays est encore dans les fossés"), ce qui a également été mal interprété par la mairie comme une provocation politique. La censure de la mémoire historique ? Selon Elías Taño, le véritable motif derrière cette mesure de la mairie est la volonté de censurer toute forme d’art pouvant déplaire au parti au pouvoir, héritier du franquisme. Pour l’artiste, il s’agit d’un geste politique allant à l’encontre de la liberté d’expression et de la mémoire historique. Il dénonce également la volonté de la mairie de transformer Fanzara en un lieu touristique, au détriment de l’esprit communautaire du festival MIAU. Contenu intégral du règlement municipal Pour mieux comprendre cette polémique, voici le contenu intégral du règlement sur les façades adopté par la mairie de Fanzara : Article 1 : Objet de la réglementation, qui vise à encadrer les interventions artistiques sur les façades de la ville. Article 2 : Protection des façades, avec une supervision préalable des œuvres par la mairie et l’interdiction de tout contenu politique ou choquant. Article 3 : Champ d’application pour toutes les personnes se trouvant sur le territoire de la ville. Article 4 : Devoirs de civisme et de convivialité pour préserver une bonne cohabitation dans l’espace public. Article 5 : Mise en vigueur du règlement à partir du lendemain de sa publication et possibilité de recours en cas de non-respect. Article 6 : Conséquences en cas de non-respect de la réglementation, avec obligation de retirer les œuvres incriminées à la charge de l’auteur. La réaction de l’artiste Elías Taño Pour Elías Taño, cette mesure est avant tout une tentative de censure de son travail et de toute forme de dissidence artistique. Il souligne également la tentative de la mairie de détourner l’esprit du festival MIAU en en faisant une simple attraction touristique. Et bien qu’il ait été menacé d’effacement de sa fresque, l’artiste reste déterminé à défendre la liberté d’expression et la mémoire historique face à cette action politique "grave" selon lui. En conclusion, la polémique à Fanzara soulève des questions importantes sur le rôle de l’art dans l’espace public et la liberté d’expression. Si le débat entre censure et protection de l’art urbain n’est pas prêt de s’éteindre, il est important de rappeler que l’art doit être libre de s’exprimer et de susciter des émotions, même si celles-ci peuvent déranger certains. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente Melendi en concert pour célébrer ses 20 ans de carrière à la plaza de toros de Córdoba entrée suivante Le fichage de Nadal par l’Arabie saoudite : le Wyoming réagit en évoquant les valeurs du sport au-delà du profit A lire aussi Journées Cervantines à Castro del Río par la... 7 novembre 2024 Court-métrage sur l’Alzheimer à Pozoblanco au Memorables Festival 7 novembre 2024 Exposition ‘Donde habita el agua’ de Francisco Escalera 7 novembre 2024 Concert à Madrid pour les victimes de la... 7 novembre 2024 Concert à Madrid pour les victimes de la... 7 novembre 2024 Sara Soler : Illustration en direct chez Crash... 7 novembre 2024 Margaret Atwood : Peur d’une présidente femme et... 7 novembre 2024 Alcalá Norte : L’héritage de The Cure et... 7 novembre 2024 Sergey Belyavsky : Dualisme guerre et paix au... 7 novembre 2024 Cinéma24 : Hommage à Manolo Bellido et Marisol... 7 novembre 2024