Culture La poésie selon José Mateos : le pouvoir d’une parole hésitante face à l’indicible par María Fernanda González 27 mai 2024 par María Fernanda González 27 mai 2024 97 La poésie, une parole qui titube La poésie est un art complexe et mystérieux, où les mots sont comme des notes de musique qui s’entrelacent pour créer une mélodie envoûtante. Elle est le refuge des émotions et des thèmes profonds que l’homme ne peut comprendre. C’est un défi de tenter de les exprimer, de délimiter l’inexplicable. Dans son livre Les noms que je t’ai donnés, le poète José Mateos explore ce monde poétique depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui. Dans cette édition de la Fondation José Manuel Lara, dans la collection Vandalia, il nous livre sa poésie dans toute sa simplicité et sa profondeur. Une poésie de la sérénité Pour Mateos, la poésie est une parole qui titube, qui trébuche presque. Elle cherche à aborder des sujets que l’homme ne pourra jamais comprendre complètement, elle touche à des émotions infiniment vastes. Dans son poème Cantos de vida y vuelta, il reconnaît "qué difícil de cantar es la alegría" (à quel point il est difficile de chanter la joie). Pourtant, malgré cette difficulté, il persévère, il insiste sur "la canción que salva" (la chanson qui sauve), il met des mots sur la perte et la douleur, et par là-même, il apporte une lumière face au chaos du monde. L’esthétique de la simplicité Mateos est un poète qui préfère la simplicité à la lourdeur. Dans son écriture, il y a une volonté d’éviter le trop-plein, l’excès de mots, pour laisser place à la beauté du silence. En tant qu’artiste, il a également exposé ses aquarelles et peint des paysages. Mais il estime que la peinture et la poésie sont deux disciplines bien distinctes. La peinture reste en surface, amoureuse de ce qu’elle voit, tandis que la poésie creuse, interroge, va au-delà. Comme le dit Vicente Gallego dans son prologue, Mateos est un "esprit libre", loin de "la laideur du petit monde littéraire". Il se démarque également par son indépendance d’esprit et ses opinions bien tranchées, notamment en ce qui concerne les prix littéraires. Une poésie qui sauve La poésie de Mateos, avec sa douceur et sa sérénité, peut sembler fragile face à la réalité du monde. Mais c’est justement dans cette fragilité que réside sa force. Elle est une tentative de conciliation entre la beauté et la souffrance, une chanson qui sauve, même dans les moments les plus sombres. Cela se reflète également dans le titre de son dernier livre, Tratamiento y delirio, écrit pendant ses séances de chimiothérapie. Malgré la souffrance et l’incertitude de la vie, Mateos célèbre "la suerte de haber sido el huésped de la vida" (la chance d’avoir été l’hôte de la vie). La poésie est pour lui une façon de rendre hommage à cette vie, même dans ses moments les plus difficiles. Conclusion En fin de compte, la poésie de Mateos est une invitation à la réflexion et à la contemplation, à dépasser l’obviosité pour explorer les profondeurs de l’existence. Comme le dit le poète lui-même, "la poesía es una palabra que titubea" (la poésie est une parole qui titube). Et nous, en tant que lecteurs, avons la chance de pouvoir suivre ce parcours poétique, tâtonnant et vibrant, qui nous guidera peut-être un peu plus près de la vérité qui se cache derrière les mots et les noms. source : El Día de Córdoba – José Mateos: “La poesía es una palabra que titubea: habla de lo que no puede expresarse” 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González Maria Gonzalez, originaire de Cordoue, est une ambassadrice passionnée de sa ville natale. Guide touristique, elle partage l'histoire riche de Cordoue et enseigne le flamenco, représentant l'âme de l'Andalousie. Sa maîtrise du français, acquis lors de ses études en France, enrichit l'expérience des visiteurs francophones. Maria incarne l'esprit de Cordoue avec sa connaissance approfondie de l'histoire, ses talents de danseuse de flamenco, et sa capacité à communiquer en français, témoignant de la beauté et de la diversité de cette ville andalouse magnifique. entrée prédédente La vie de Gala après Gala : le 28 mai… entrée suivante Augmentation de 20% du nombre de visiteurs à la Feria de Córdoba : un accroissement significatif A lire aussi Paloma Sánchez-Garnica remporte le Prix Planeta 2024 avec... 15 octobre 2024 Les Rois présidents de la fête des 75... 15 octobre 2024 Feria du Livre Ancien : Activités pour enfants... 15 octobre 2024 Une orchestre de guitares australiennes en concert à... 15 octobre 2024 Carmen ‘La Talegona’ en concert au Festival Suma... 15 octobre 2024 Découvrez l’autre réalité : ‘Arte du revés’ par... 15 octobre 2024 Concert de l’Orchestre de Cordoue au profit du... 15 octobre 2024 Décès à 83 ans de l’écrivain chilien Antonio... 15 octobre 2024 Alfredo González-Ruibal : Prix National d’Essai pour ‘Tierra... 15 octobre 2024 Otras musas de Julio Romero au Musée des... 15 octobre 2024