dimanche 8 septembre 2024
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La pertinence de l’interprétation des nouvelles selon Manuel Jabois: pourquoi quatre pages de qualité par jour ne suffisent pas

par María Fernanda González

La Foire du Livre de Séville a pu profiter de l’après-midi du 2 novembre (après une interruption le matin en raison de l’alerte jaune qui a obligé à suspendre les activités de la foire), d’une deuxième journée éclatante à Hispalit, en compagnie d’une représentation remarquable d’écrivains, de journalistes et d’auteurs de romans graphiques actuellement en vigueur. Miguel Gane (Leresti, Roumanie, 1993) et Dimas Prychyslyy (Elisavetgrado, 1992) ont en commun d’être nés dans des pays de l’Europe de l’Est en décomposition, ainsi que d’être les fils de l’immigration et d’avoir développé leur carrière en langue castillane. Grâce à leurs différentes perspectives sur leur langue maternelle (Prychyslyy ne peut pas écrire en russe tandis que Gane a recommencé à utiliser le roumain), les auteurs ont expliqué leur relation avec leur lieu d’origine, leur engagement envers la langue de leurs parents et son influence sur leur production littéraire en espagnol. « Je ne me sens ni ukrainien ni étranger. Cela ne fait pas partie de mon histoire ni de mon idéologie, si ce n’est par l’anecdote d’être né là-bas », a expliqué Prychyslyy. « Je ne ressens pas l’obligation de dépeindre mon origine, mais j’aime le faire et reconnaître, à travers mon travail, les efforts des immigrés roumains en Espagne (…) J’ai comme un retour à cet héritage littéraire et linguistique que je suis en train de traduire », a ajouté Gane, lors d’une table ronde animée par le journaliste Manuel Pedraz qui a ouvert la deuxième journée de Hispalit ce jeudi, soutenue, tout comme l’ouverture du mercredi, par le public de Séville. Manuel Jabois et Azahara Alonso : de l’immédiateté au repos Ensuite, le journaliste Manuel Jabois et la romancière et philosophe Azahara Alonso ont eu une discussion sur la situation du journalisme et de l’écriture aujourd’hui, en mettant l’accent sur l’immédiateté exigée par les temps modernes et sur la pause nécessaire pour la littérature. Jabois a reconnu que les outils et les astuces qu’il utilise sont le fruit de son temps dans un journal local où il devait remplir trois ou quatre pages par jour : « Plus il y a d’urgence, plus je pense vite. Je peux faire une chronique quotidienne sans problème, mais avec une par semaine je souffre énormément », a expliqué l’auteur galicien lors d’un échange avec la journaliste Amalia Bulnes. Bien que l’auteur de Mirafiori (Alfaguara) reconnaisse « les avantages d’écrire à chaud », il est également critique vis-à-vis de la précarité dans laquelle se trouve le secteur : « Interpréter les nouvelles qui surviennent dans le monde est important, on ne peut pas écrire quatre pages valables par jour », et il a cité le journaliste Hernán Casciari. « Je ne veux pas qu’on me raconte le monde par des gens qui vivent chez leurs parents ». Dans cette optique, Azahara Alonso a souligné que « l’écriture a quelque chose de sacré », tandis que Jabois revendique que « la vocation ne doit pas être confondue avec un passe-temps ». Alonso a réfléchi sur l’influence de la stimulation constante sur l’exercice de l’écriture. « Un des grands maux n’est pas tant le fait de travailler beaucoup que d’être constamment connecté », a expliqué la philosophe asturienne. « Mon livre – faisant référence à Gozo, son dernier ouvrage – est un livre très en colère et politique dans un sens aristotélicien. Je m’intéresse beaucoup à la notion de temps libre et de temps occupé, quand en réalité, nous occupons notre temps libre en permanence avec des choses ». De plus, Jabois (que Bulnes a présenté comme un écrivain sans Whatsapp) a admis que laisser du temps libre l’ennuie : « Je ne fais pas des choses passionnantes », a plaisanté le journaliste, « j’adore me mettre en boucle des épisodes de La que se avecina ».
source : El Día de Córdoba

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