La critique de Monegal : quand le travail et le vomissement se paient différemment

Les salaires mirifiques des créatures de la télévision : un sujet de potins récurrent

Ah, quel sujet de potins récurrent ! Ces derniers jours, il est revenu sur le devant de la scène. Peut-être parce que Xavier Sardà a déclaré dans l’émission "Ana Rosa" (Telecinco) qu’il avait touché "50 millions de pesetas pour les trois premiers mois de ‘Crónicas Marcianas’, et si l’émission continuait, plus encore". Etant donné que "Crónicas Marcianas" a duré sept ans, son salaire a probablement atteint des sommes colossales. Il y a également quelques jours, lors du massage-hommage qui lui a été offert à "Col.lapse" (TV3), le propriétaire de la société de production Minoria Absoluta, Toni Soler, a averti que les envieux de Twitter ne cessent de lui lancer : "Cabrón, tu te remplis les poches". Et sur un ton plaisant, il a ajouté : "Non, c’est Ustrell maintenant !". En effet, aujourd’hui, Ricard Ustrell, à travers sa société La Manchester, a réussi à obtenir les après-midis de TV3 du lundi au jeudi, ainsi que les soirées du samedi et les matinées de Catalunya Ràdio. Un progrès fabuleux. Cela mérite une analyse admirative et détaillée.

Poursuivant cette excitation autour des salaires de la télévision, "Espejo público" (A-1 TV) a averti que Telecinco aurait pu payer 100 000 euros à Ángel Cristo Jr. pour dénigrer sa mère. Et 150 000 euros à Fran Rivera pour parler de "la femme qui a épousé mon père", c’est-à-dire Isabel Pantoja. Attention, il convient de distinguer et de ne pas mélanger les choses. D’un côté, il y a le salaire pour un travail fourni, de l’autre, il y a un paiement pour vomir. Vomir à la télévision est une activité ponctuelle. Chez Telecinco, il y a de véritables spécialistes dans l’art de provoquer cela. Généralement, ils cherchent des créatures qui sont en manque de tabac.

Nous ne savions pas que Fran Rivera était à court d’argent. A propos d’Isabel Pantoja, il a déclaré : "Ce n’est pas une bonne personne". Pour ce qui est d’Ángel Cristo Jr., il s’agit d’un vomissement que la chaîne offre à sa caméra en mode ralenti. Cela fait déjà trois vendredis qu’il s’exprime. L’intérêt de Telecinco est de faire passer sa mère, Bárbara Rey, pour une vilaine maîtresse-chanteuse, et Juan Carlos, alors roi et commandant en chef des armées, pour un pauvre et vulnérable victime de chantage. En ce moment, je me souviens de ces vers de la poétesse mexicaine Juana Inés de La Cruz, peut-être la première féministe de l’histoire : "Hommes idiots qui accusez les femmes sans raison / sans voir que vous êtes la cause de ce même que vous blâmez (…) Dites-moi, qui est le plus coupable, celle qui pèche pour de l’argent ou celui qui paie pour pécher ?". Ahh, quelle grande sor Juana Inés. Elle écrivait cela il y a 340 ans, et ces vers sont d’une actualité absolue.