samedi 27 juillet 2024
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Exposition ‘Picadores El Ángel Caído’ présentée au musée taurin

par María Fernanda González

L’exposition "Picadores. L’ange déchu" au Musée Taurino de Cordoue

Le Musée Taurino de Cordoue présente actuellement une exposition intitulée "Picadores. L’ange déchu", commissariée par le docteur en histoire de l’art et écrivain Fernando González Viñas. Cette exposition est une réflexion sur l’évolution de la perception du picador, un véritable héros au XIXème siècle devenu un ange déchu et méprisé depuis l’introduction du peto en 1928, comme élément de protection des chevaux. Cette exhibition propose une vision à distance d’une scène disparue de l’arène et de la relation entre le public des corridas et les acteurs de ces spectacles. Elle tente également d’analyser le regard actuel du public sur son passé, et par conséquent sur son présent.

Une figure méconnue du monde de la tauromachie

Pendant deux siècles, le picador a été une figure admirée et respectée, contrairement aux autres subalternes, il avait même la possibilité de porter un costume doré. Cependant, l’apparition du peto, qui a visiblement provoqué sa déchéance, a fait oublier cette époque glorieuse. A travers cette exposition, on redécouvre cette héroïsme perdue et le respect et l’amour que le public leur portait. La collection présentée se compose d’oeuvres d’art telles que des huiles, des gravures, des cartes postales et des chromos.

Des oeuvres d’art remarquables

L’exposition présente notamment l’huile "Bravo toro" (1896) de Henry-Achille Zoe, provenant du Musée San Telmo de San Sebastián. Il s’agit d’une scène représentant un picador blessé à la suite d’une chute. On peut également admirer l’huile "Picador assis" (1915) d’Andrés Parladé, comte de Aguiar, qui montre un portrait psychologique du picador à l’époque dorée d’avant l’utilisation des petos. Un des grands attraits de cette exposition est également la gravure n°22 de la Tauromaquia de Francisco de Goya, gravée en 1983 à partir des plaques originales de Goya par la Calcografía Nacional. Cette gravure met en scène la célèbre picadora La Pajuelera, qui permet de développer une réflexion sur la présence des femmes dans ce métier, élément presque anecdotique mais symbolique car Goya en fait une pionnière dans son oeuvre (1814).

Des cartes postales datant du début du XXème siècle

Outre les oeuvres d’art, l’exposition présente une collection de cartes postales datant du début du XXème siècle, avec comme protagoniste le picador, souvent en situation de chute, de cheval ou menacé par le taureau. Ces cartes sont timbrées et écrites au verso, envoyées en France, Belgique ou Luxembourg. A travers ces cartes, on peut voir les différentes représentations et les évolutions de la figure du picador qui témoignent également de l’histoire de la tauromachie.

D’anciennes projections à travers les yeux des frères Lumière et Sergei Eisenstein

En complément des oeuvres d’art et des cartes postales, l’exposition propose également des projections d’anciennes images de picadors antiques tombant bruyamment de leurs chevaux et exposés face au taureau, réalisées par les frères Lumière en Espagne (1897, Madrid) et en France (1899, Beziers) et des scènes du film "¡Que viva México!" du réalisateur russe Sergei Eisenstein. Ces images font revivre une époque révolue et montrent l’importance de la figure du picador dans la tauromachie.

Un catalogue original

La grande originalité de cette exposition est également la publication du catalogue, qui est également un album de chromos autocollants comprenant 75 chromos de photos colorisées de picadors de la fin du XIXème et du début du XXème siècle. Ces chromos proviennent d’une édition de 1915 distribuée dans des boîtes d’allumettes et émise par la fabrique Hijos de A. Garro Cascante Navarro. Les collectionneurs de chromos auront ainsi l’opportunité de compléter un album unique qui est en même temps un catalogue distribué jusqu’à épuisement des stocks.

Différents textes de voyageurs et d’écrivains

Enfin, l’exposition est complétée par différents textes de voyageurs et d’écrivains tels que Prosper Mérimée, Théophile Gautier, Alejandro Dumas ou Richard Ford, qui décrivent la dureté et l’héroïsme des picadors du XIXème siècle, ainsi que leur vie sociale. Parmi eux, se trouve un texte écrit par Mérimée sur Francisco Sevilla: "Plus de vingt fois, je l’ai vu rouler dans la poussière sous son cheval éventré; je l’ai vu briser de nombreuses lances et rivaliser en force avec les terribles taureaux de Gaviria. Habitué à la victoire, il se sentait doté d’une audace infinie. Lorsqu’il se trouvait devant un taureau, il était indigné que l’animal ne le craigne pas. "Mais tu ne me connais pas?", s’écriait-il furieusement. (…) Mes amis m’ont donné le plaisir de manger avec Sevilla; il mangeait et buvait comme un héros d’Homère."

En somme, cette exposition offre une réflexion intéressante sur l’évolution de la figure du picador dans la tauromachie et présente une variété d’oeuvres et de documents qui témoignent de l’importance de cette figure dans l’histoire de l’art et de la culture espagnole. A ne pas manquer pour les amateurs de tauromachie et pour ceux qui souhaitent découvrir un aspect méconnu de ce monde fascinant.

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