A Cordoue, en Espagne, la Fédération Andalouse des sports pour les personnes atteintes de handicap mental (Fanddi) menée par Rocío Suárez s’efforce de promouvoir l’égalité des chances dans le monde du sport. Malgré les barrières telles que l’adaptation des installations et du matériel, elle affirme qu’il y a de plus en plus de sportifs de différentes disciplines. Le prochain défi est déjà programmé. Le 12 novembre, la première édition du cross pour sportifs atteints de handicap mental aura lieu, intégrée dans la 41ème édition du Cross international d’Itálica à Séville. – Quelles sont les principales barrières auxquelles font face les sportifs andalous atteints de handicap mental? – Nous pouvons les voir sous deux angles. Tout d’abord l’aspect économique, car les activités sportives organisées pour ce groupe sont beaucoup plus coûteuses que les activités ordinaires. Les groupes de participants sont bien réduits et la présence de deux entraîneurs est nécessaire dans la majorité des cas. Ces coûts supplémentaires pèsent sur les familles qui doivent déjà prendre en charge les frais de traumatologues, orthophonistes, transports adaptés… En fin de compte, ce sont les utilisateurs qui en pâtissent car beaucoup d’entre eux se désinscrivent. D’un autre côté, en termes physiques, il est difficile de trouver des espaces dans les installations sportives, car nous avons besoin des mêmes ou de plus grands espaces, des mêmes horaires d’entraînement, mais avec moins de sportifs et donc avec moins de rentabilité. À cela s’ajoutent les obstacles architecturaux, le manque de matériel adapté et une pénurie d’entraîneurs et d’entraîneurs qualifiés. -Malgré ces obstacles, de plus en plus de gens participent. – Oui, c’est un travail lent et difficile, mais les résultats sont prometteurs. -Quel est le rôle de la Fédération? – Notre Fédération fonctionne d’une manière totalement inverse à la pyramide du sport. En plus d’organiser des compétitions officielles andalouses, nous sensibilisons, nous aidons à promouvoir la pratique du sport fédéré aux jeunes sportifs grâce aux clubs, et nous encourageons la création de sections de sports adaptés dans les clubs ordinaires. Nous participons au processus d’intégration de nos sportifs dans les fédérations telles que la nage, l’athlétisme et les sports d’hiver. De plus, nous organisons des programmes de formation pour les entraîneurs et les arbitres. -Quel est le rôle des familles? -Il est primordial. Elles sont le principal moteur de la volonté de notre groupe et sont aussi celles qui souffrent le plus. -Quels sont les bienfaits du sport en termes de santé, et bien au-delà? -Il apporte de la confiance en soi, de l’estime de soi, de l’indépendance, de la discipline, de la concentration, du respect et du compagnonnage. Ce sont des valeurs qui les aident aussi bien dans que hors du sport. -Quels sports ont le plus de succès? Pourquoi à votre avis? -Les quatre piliers sportifs de base de la Fanddi sont le basket-ball, l’athlétisme, la natation et le futsal. Ce sont les sports les plus conventionnels, même s’ils sont suivis d’autres sports au niveau fédéral en Andalousie comme les sports d’hiver, la pétanque, le padel, l’orientation et la course cross. -La nouvelle Loi sur le Sport a impulsé l’intégration du handicap dans ce monde. Qu’est-ce que cela a suscité concrètement? -Beaucoup de confusion. Souvent, nous prenons des décisions légales sans penser aux conséquences, sans savoir si nous avons les outils pour les mener à bien. Bien que les intentions répondent à un besoin social, il est vrai que nous n’avons pas de base assez solide pour nous adapter rapidement à ces changements. Il manque de l’éducation et de l’information. -Le prochain 12 novembre se déroulera la première édition du cross pour sportifs atteints de handicap mental qui fait partie de la 41ème édition du Cross international d’Itálica. Quelle signification a cet accomplissement? -Ce sera une opportunité unique pour démontrer que les sportifs atteints de handicap mental ont des talents qui leur permettent de participer à un circuit international de ces caractéristiques et que, dès que nous serons capables d’adapter les épreuves aux exigences, réglementations et temps, nous pourrons partager ces événements. -Combien de sportifs andalous pourront s’inscrire dans cet événement? -Ils sont au nombre de 100, et, comme il s’agit d’une initiative internationale et qu’il s’agit d’une phase pilote, ils seront accueillis en respectant leurs temps minimum.
source : El Día de Córdoba
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