Loisirs en la expresiónComment maîtriser l’art de s’exprimer avec simplicité ? par María Fernanda González 20 janvier 2024 499 ##Un retour en douceur pour la Orquesta Ciudad de Granada Après une courte pause hivernale, la Orquesta Ciudad de Granada a repris la saison avec la visite de Christian Zacharias, l’un de ses principaux chefs invités. Grand connaisseur des qualités et des possibilités expressives de notre orchestre, il a choisi un programme hétérogène mais chargé de beauté et de sensibilité. En un peu plus d’un siècle, le chef d’orchestre a parcouru trois moments esthétiques bien définis ; du classicisme de Mozart, en passant par le romantisme de Schubert, sa proposition artistique était complétée par une œuvre de Ravel qui, aux prémices des avant-gardes contemporaines, garde en elle-même la simplicité évocatrice pré-impressionniste et la concision d’un néoclassicisme à peine conscient dans la musique européenne. ##Un directeur méticuleux et consciencieux Christian Zacharias est un directeur méthodique et consciencieux qui aime explorer ce qui se cache sous les notes des partitions qu’il interprète, faisant ainsi ressortir la sémantique interne de la musique avec naturel et sans effort apparent. Le véritable travail de ce directeur se fait lors de la préparation préalable au concert : grâce à une étude minutieuse de chaque nuance et chaque motif, à une connaissance approfondie de la musicologie du répertoire classique et romantique, et à un soin particulier lors des sessions de travail avec l’orchestre, auquel il offre chaque seconde de sa présence au pupitre de chef d’orchestre avec un engagement et un respect dignes d’admiration. Après cet engagement et cette dévotion, le fait que ses interventions avec la OCG soient un délice pour les sens n’est qu’une heureuse conséquence qui mérite d’être mise en avant, car elle est un véritable luxe pour le public. ##Un concert hors du commun Bien que le programme interprété par Zacharias et la OCG ce week-end couvrait une période de cent vingt ans, du Classicisme au XXe siècle, la présentation des œuvres ne s’est pas faite dans un ordre chronologique. Au contraire, leur exécution a suivi la logique évidente de la psychologie de la perception, les interprétant en fonction de la complexité de leur langage et de leur contenu sémantique. Ainsi, le concert a débuté avec la suite de Ma mère, l’oye de Maurice Ravel, une série de cinq pièces orchestrales basées sur des scènes de contes pour enfants, composées initialement pour piano à quatre mains puis orchestrées par l’auteur lui-même. La partition, à la fois amicale et suggestive, est un exemple clair de la parfaite technique d’orchestration de Ravel, tirant le meilleur parti de la sonorité pour suggérer et décrire des lieux, des personnages et des sensations. Ainsi, l’atmosphère rêveuse et historique de la pavane de La Belle au bois dormant contraste avec les sonorités orientales de l’Empereur des Pagodes, et le jeu délicat et gracieux de la flûte représentant Belle se sublime face au son pesant et massif de la Bête joué par le contrebasson. Christian Zacharias, qui dirige sans baguette et sans partition, avait une claire vision de ce qu’il voulait tirer de la OCG ; avec une direction élégante et efficace, chaque mouvement subtil de ses mains a reçu une réponse opportune dans la sonorité de l’orchestre, mettant en évidence les passages instrumentaux consacrés aux bois, les notes colorées de la percussion et le bon travail des cordes. ##Un programme éclectique Le programme comprenait également le Concerto pour piano et orchestre n°27 en si bémol majeur K.595 de Wolfgang Amadeus Mozart, le dernier écrit par l’auteur peu avant sa mort. Comme l’avait coutume le compositeur à l’époque, Zacharias a dirigé depuis le piano, jouant à la fois les parties pour soliste et conciliant parfaitement les dialectiques de chaque mouvement. Une fois encore, la simplicité apparente avec laquelle Christian Zacharias aborde l’interprétation étonne, cette fois dans sa qualité de pianiste, égalant sa maîtrise dans son rôle de chef d’orchestre. À travers les nombreux passages solistes, ainsi que les cadences de difficulté technique considérable qu’il a interprétées, il a su extraire en tout temps la sonorité singulière propre à chaque motif, jouant de manière cohérente avec des effets et des techniques de jeu à la dernière décennie du XVIIIe siècle annonçant déjà un nouveau langage. Les nombreux applaudissements du public ont conduit le directeur à saluer cinq fois et l’ont persuadé d’interpréter en bis au piano, Les baricades mistérieuses de François Couperin. La deuxième partie a été entièrement dédiée à la Symphonie n°3 en ré majeur D.200 de Franz Schubert, la même œuvre qui a été interprétée la veille lors de la cérémonie célébrant le 20e anniversaire du Granada Hoy et qui a plu à tous les participants. Zacharias a déployé dans cette œuvre de jeunesse du compositeur son habileté à définir les motifs mélodiques de la partition, si importants dans l’écriture de Schubert. Avec un soin exquis, il a extrait chaque unité motivique et les a habilement modulées à travers les différentes sections, complétant le tableau sonore avec les motifs secondaires et les accompagnements rythmico-harmoniques qui accompagnent si magistralement le discours narratif dans la musique de ce génie du premier romantisme. Une fois de plus, les applaudissements prolongés et l’accueil chaleureux des participants ont récompensé l’interprétation, hors-programme, du Troisième entracte de Rosamunde, également de Schubert. ##Une symbiose remarquable En cette soirée, Christian Zacharias et la OCG ont créé une symbiose remarquable, pleine de maestria et d’une profonde connaissance des œuvres interprétées. Après les échos des applaudissements, on pouvait encore ressentir dans l’atmosphère la sensation d’avoir été témoins de quelque chose de spécial et de mémorable. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente L’île des tentations : une escapade tentante entrée suivante Témoignage de Carlo Costanzia sur son enfance et les raisons de la prise d’antidépresseurs dès son jeune âge : malheur dès le début A lire aussi Paco Morales : Récompensé parmi l’élite de la... 7 novembre 2024 Meilleurs plans week-end à Córdoba : 7-10 novembre 7 novembre 2024 Refuges d’automne à Córdoba : Évasion et détente 7 novembre 2024 Monuments d’Espagne classés au Patrimoine de l’Humanité 6 novembre 2024 Soles et Recommandations de la Guía Repsol à... 6 novembre 2024 Découvrez le quartier des chirimeros à Córdoba ! 6 novembre 2024 Persépolis : Concert de musique électronique au C3A... 5 novembre 2024 Córdoba : Gala des Soletes Repsol Automne-Hiver 2024 5 novembre 2024 Parcours hommage à Julio Romero de Torres pour... 5 novembre 2024 Défilé unique : 6 designers cordobais rendent hommage... 4 novembre 2024