Loisirs De la anarquía al genio: Picasso à travers les yeux de la France par María Fernanda González 11 novembre 2023 par María Fernanda González 11 novembre 2023 117 Les multiples visages de Picasso en tant qu’étranger en France Pablo Picasso, célèbre peintre espagnol, a posé pour la première fois le pied à Paris en 1900, alors que la France le percevait comme un anarchiste et un étranger ne maîtrisant pas la langue. Mais quelques années plus tard, il s’est installé en France et a été étiqueté comme avant-gardiste et communiste, ce qui lui a empêché d’obtenir la nationalité française. Une histoire remplie de contrastes qui est au cœur de l’exposition « Un étranger nommé Picasso » présentée à la galerie Gagosian de New York. De l’anarchisme à l’avant-garde La première antithèse de cette exposition se trouve à l’entrée : d’un côté, on peut admirer trois œuvres colorées représentant des paysages espagnols peints avant l’arrivée de Picasso en France, de l’autre côté, un mur recouvert d’une photographie en noir et blanc de Bateau-Lavoir, une résidence d’artistes où Picasso a vécu pendant 7 ans et a peint son célèbre tableau « Les Demoiselles d’Avignon ». Selon la commissaire de l’exposition, Annie Cohen-Solal, cette photographie représente l’entrée de l’immeuble où Picasso a vécu et travaillé dans des conditions précaires avec un seul robinet pour 35 ateliers. La difficulté de s’installer en France La venue de Picasso en France a été difficile, elle s’est faite par étapes et avec l’aide de ses amis catalans, notamment son marchand d’art, le peintre anarchiste Pere Mañach. Ces connexions ont également conduit à la création de son premier dossier d’immigration avec le numéro 74 664, où il a été étiqueté comme anarchiste. À l’époque, cette accusation était très sérieuse car un anarchiste italien avait assassiné le président de la République en 1894. De plus, l’académie des beaux-arts française méprisait Picasso en raison de ses œuvres avant-gardistes, mais l’artiste lui-même avait une grande estime de lui, car il savait qu’il était un génie. Un refus de la nationalité française En 1940, Picasso, qui avait soutenu le camp républicain avant et pendant la guerre civile espagnole, avait peur de subir le même sort que le poète et dramaturge espagnol Federico García Lorca, fusillé en Espagne en 1936 par le camp opposé. C’est pourquoi il a demandé la nationalité française, mais sa demande a été refusée car un policier jaloux de lui, membre du parti nazi, l’a accusé de ne pas avoir servi la France pendant la guerre, alors qu’il avait gagné de l’argent grâce à elle et l’avait envoyé en Espagne et en Russie. Une décision qu’il regrettera plus tard, lorsqu’en 1958, la France lui proposera à nouveau la nationalité, qu’il refusera. La revanche de Picasso À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Picasso a reçu le soutien du Parti communiste et socialiste français, ce qui a fait passer sa relation avec la France de l’infériorité à l’admiration. L’artiste a alors offert plusieurs de ses œuvres à différents maires français et a quitté Paris pour s’installer dans le sud de la France, près de la Méditerranée, où il a acheté un château. En 1958, à l’âge de 77 ans, la France le recherche pour lui offrir la nationalité, mais il n’en a plus besoin. Il a également refusé de participer à de grandes expositions en son honneur, comme celle organisée au Grand Palais en 1966 avec 800 de ses œuvres ou celle qui s’est tenue au musée du Louvre en 1971. Il a même refusé la plus haute distinction de la France, la Légion d’honneur, en déclarant que cette récompense était destinée aux écrivains sans éditeur et aux peintres sans acheteurs. Un clin d’œil peut-être aux difficultés qu’il a connues lors de son séjour à Bateau-Lavoir. En somme, cette exposition met en lumière les nombreux visages de Picasso en tant qu’étranger en France, de sa difficulté à s’y installer à sa consécration comme icône de l’art. Un parcours qui montre combien cette nation a été importante dans la vie et l’œuvre de l’artiste. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González Maria Gonzalez, originaire de Cordoue, est une ambassadrice passionnée de sa ville natale. Guide touristique, elle partage l'histoire riche de Cordoue et enseigne le flamenco, représentant l'âme de l'Andalousie. Sa maîtrise du français, acquis lors de ses études en France, enrichit l'expérience des visiteurs francophones. Maria incarne l'esprit de Cordoue avec sa connaissance approfondie de l'histoire, ses talents de danseuse de flamenco, et sa capacité à communiquer en français, témoignant de la beauté et de la diversité de cette ville andalouse magnifique. entrée prédédente Plongez dans l’effervescence des particules musicales: l’impact de la musique sur notre esprit entrée suivante Shakespeare : un héritage intemporel qui inspire depuis des siècles A lire aussi Meilleure taberna à Córdoba pour déguster des garbanzos... 2 octobre 2024 Fête de la Virgen del Rosario à Almodóvar... 2 octobre 2024 Matilde Cano révèle les couleurs automnales des invitées... 2 octobre 2024 Concert de folk cordobais au Castillo de Belalcázar 2 octobre 2024 500 Vespas à Lucena et Rute ce week-end... 2 octobre 2024 Lago des Cygnes : classique du ballet à... 2 octobre 2024 Alberto Chicote savoure le salmorejo et la presa... 2 octobre 2024 Visitez le Monastère de San Jerónimo de Valparaíso... 2 octobre 2024 Oh! 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