Les Musées nationaux espagnols adoptent une nouvelle approche de dialogue et d’échange sous la direction du ministre de la Culture Ernest Urtasun
Le ministre de la Culture, Ernest Urtasun, a récemment annoncé lors de sa première comparution devant la Commission de la Culture du Congrès des Députés que les musées nationaux espagnols (au nombre de 17) mettront en place des "espaces de dialogue et d’échange" afin de dépasser un contexte colonial et des inerties de genre ou ethnocentristes qui ont entravé la vision du patrimoine, de l’histoire et de l’héritage artistique du pays.
Depuis sa prise de fonction, Ernest Urtasun, membre d’En Común Podem, a fait de la promotion de la diversité culturelle et de la décolonisation des institutions culturelles l’une de ses priorités. Avec cette nouvelle initiative, il espère que les musées nationaux, en tant que gardiens du patrimoine artistique et culturel espagnol, joueront un rôle essentiel dans la lutte contre les biais coloniaux et genrés.
L’importance de la décolonisation culturelle
Selon le ministre de la Culture, ces "espaces de dialogue et d’échange" seront des lieux de réflexion et de remise en question de la vision du patrimoine et de l’histoire telle qu’elle a été enseignée et présentée au public jusqu’à présent. Il s’agit de reconnaître et de remettre en question les représentations biaisées et les récits unilatéraux qui ont été créés et perpétués par la colonisation et les systèmes de domination.
La décolonisation culturelle est un sujet de plus en plus important dans le monde de l’art et de la culture. Il s’agit de reconnaître et de valoriser les différentes perspectives et expériences culturelles, plutôt que de se concentrer uniquement sur la culture dominante et occidentale. Cette approche permet de donner une voix aux cultures et aux groupes marginalisés, et de promouvoir une représentation plus authentique et inclusive de l’histoire et de l’art.
Des initiatives déjà en cours dans les musées espagnols
La mise en place de ces "espaces de dialogue et d’échange" n’est pas une idée nouvelle en Espagne. Certains musées, tels que le Musée de l’Amérique à Madrid, ont déjà mis en place des programmes de décolonisation culturelle en exposant des œuvres et des objets d’autres cultures et en les replaçant dans leur contexte d’origine plutôt que dans un contexte européen.
De plus, les musées nationaux espagnols ont également répondu à un appel à la décolonisation lancé par le Mouvement de décolonisation de l’art en Espagne. Ce mouvement a appelé à plus de diversité dans la présentation des œuvres dans les musées, ainsi qu’à une remise en question des récits dominants sur les objets et les cultures exposés.
Une nouvelle ère pour la culture espagnole ?
Avec l’initiative d’Ernest Urtasun, il est clair que la décolonisation culturelle est en train de devenir une priorité pour les institutions culturelles espagnoles. Cela montre la volonté de l’Espagne de se défaire de son héritage colonial et de promouvoir une approche plus inclusive et diversifiée de la culture.
En plus de favoriser la création d’espaces de dialogue et d’échange, le ministre de la Culture a également indiqué qu’il travaillerait à l’établissement d’un Conseil de la Diversité Culturelle chargé de conseiller et de superviser les politiques culturelles du pays. Cette mesure contribuera sûrement à une plus grande diversité et représentation dans les musées et autres institutions culturelles espagnoles.
Avec cette nouvelle ère de décolonisation et de diversité culturelle, l’Espagne espère offrir une image plus authentique et complète de son patrimoine et de son histoire, qui reflète la richesse de sa diversité culturelle. Espérons que les musées nationaux espagnols sauront se renouveler et contribuer à la lutte contre les biais coloniaux et genrés dans le domaine de l’art et de la culture.
