Les trois mousquetaires : D’Artagnan et Milady
Le cycle des mousquetaires d’Alexandre Dumas père, divisé en trois romans indépendants, incluant l’histoire du "Masque de fer", a été adapté au cinéma de différentes manières. La séparation de l’adaptation du corps central du cycle en deux films n’est pas nouvelle : la version de 1973 réalisée par Richard Lester, avec Michael York dans le rôle de D’Artagnan et Faye Dunaway dans celui de Milady de Winter, en est un bel exemple. Martin Bourboulon a fait de même dans sa récente et plus réaliste version. L’année dernière, "Les trois mousquetaires : D’Artagnan" est sorti en salle, suivi maintenant par "Les trois mousquetaires : Milady". Bien que les titres soient aisément interchangeables, car le jeune Gascon et l’assassin du cardinal de Richelieu, aux côtés de l’athlétique Athos, sont les personnages principaux de chaque film. Cela dit, s’il s’agit bien d’un diptyque, gare à l’illusion : car "Milady" possède une fin ouverte qui présage d’un nouveau titre, peut-être une trilogie.
Eva Green incarne avec brio la dualité nécessaire au personnage de Milady, et Bourboulon met l’accent sur ce qui était déjà suggéré dans la seconde partie du premier film : le contexte historique des conflits entre catholiques et protestants, ainsi que le siège de La Rochelle. Il s’agit donc d’un film qui nous plonge dans une époque plus tumultueuse et violente que romantique et héroïque, où les mousquetaires du roi sont bien ancrés dans la réalité.
Réalisateur : Martin Bourboulon
Acteurs : Eva Green, Vincent Cassel, François Civil
Date de sortie : 26 janvier 2024
Dans cette version, Bourboulon nous offre une vision plus sombre et réaliste de l’histoire des mousquetaires. Loin des clichés et des costumes flamboyants, il nous montre une époque marquée par les conflits et les intrigues de cour. Eva Green incarne une Milady à la fois séduisante et machiavélique, jouant avec les sentiments de D’Artagnan pour atteindre ses propres objectifs. Elle contraste ainsi avec le personnage de la jeune Constance, qui incarne la pureté et l’innocence, et qui est interprétée par la lumineuse Camille Rowe.
Vincent Cassel campe un Cardinal de Richelieu autoritaire et manipulateur, tandis que François Civil apporte une touche de fraîcheur en incarnant un D’Artagnan plus jeune et plus fougueux que dans les versions précédentes. Les acteurs apportent tous une profondeur à leurs personnages et nous les rendent plus proches de nous, avec leurs qualités et leurs défauts.
Un film historique et réaliste
À travers cette adaptation, Bourboulon nous plonge au cœur de la France du XVIIe siècle, marquée par les conflits religieux et politiques. Nous assistons aux intrigues de cour, aux trahisons et aux coups bas dans un environnement sombre et oppressant. L’accent est mis sur le réalisme des décors et des costumes, nous permettant de nous immerger totalement dans cette époque tourmentée.
Mais au-delà de la dimension historique, le film aborde également des thématiques universelles telles que l’amour, l’amitié et la loyauté. Les mousquetaires sont avant tout des frères d’armes, unis par un code d’honneur strict. Mais la trahison de Milady remettra en question leur amitié et leur dévotion envers le roi.
Conclusion
Avec "Les trois mousquetaires : Milady", Martin Bourboulon propose une adaptation sombre et réaliste de l’histoire des célèbres mousquetaires. Les acteurs talentueux et les décors saisissants nous plongent au cœur d’une époque tumultueuse et violente. Au-delà de l’action et de l’aventure, le film aborde également des thématiques profondes telles que l’amitié, la fidélité et la loyauté. Un diptyque à ne pas manquer pour les amateurs du genre historique et pour les nostalgiques des aventures de Dumas.
