138 Coque Malla : un album qui célèbre la vie malgré la mort Coque Malla, le chanteur madrilène, a publié "Aunque estemos muertos", un album qui rend hommage à la fugacité de notre existence en y apportant vitalité et inquiétude sonore. Dans cet album, il aborde un sujet peu réjouissant : la mort. A-t-il été marqué par les décès des idoles musicales qui se succèdent ces dernières années ? La réflexion sur la mort dans la musique Coque Malla analyse : "Puisque je le pense, ce n’est pas un hasard : Bowie, Prince, Cohen, Jerry Lee Lewis… Ils vous donnaient une sensation d’immortalité. Maintenant, je m’en rends compte. Mais en plus de cela, il y a eu une convergence de choses : le passage du temps lui-même, lorsque les chronomètres deviennent inquiétants… C’est l’été et vous vous dites : "Déjà ?". La pandémie nous a donné une claque existentielle, nous a mis la mort en face et nous a transmis de la fragilité. Ensuite, la mort de mes parents, ajoutée à ma paternité. Et la mort comme métaphore des choses qui se terminent : l’enfance de vos enfants, les relations, les amitiés qui se brisent… " La mort, une thématique présente dans l’art Coque Malla poursuit : "Dans toute œuvre d’intérêt, qu’il s’agisse de peinture, de littérature, de chansons… La mort est présente. L’art est fait avec la mort, le sexe, le désir, la faim spirituelle… Ce qui m’a donné confiance ici, c’est de savoir et de sentir que l’album est très vivant. Ça aurait pu être un album déprimant, mais ce n’est pas le cas." Un mélange de crudité et de mélodie dans l’album L’artiste explique : "J’aime cette base de groupe "garage" qui joue en direct, mélangée avec des effets sonores qui lui donnent une profondeur de champ. J’ai été fasciné par The Smile, le projet parallèle de membres de Radiohead, et dans cet album, il y a une influence claire des deux groupes. Mais une influence conceptuelle, à partir de la maîtrise que ces gars ont de la désintégration des chansons, et qui vous surprend tout le temps. Moi, en tant que pauvre apprenti espagnol, j’ai essayé de mettre cela en pratique." Un choix concis pour l’album Coque Malla explique : "Je compose beaucoup et j’en sélectionne ensuite. J’ai l’habitude de faire des enregistrements avec mon téléphone, en fredonnant. Je peux parfois passer deux ans à enregistrer des petites chansons, et au final, je finis avec un peu plus de cent musiques, dont j’en sélectionne dix pour l’album. Et c’est parti pour ces dix chansons. Pour cet album, je voulais que le tempo soit soutenu et intense. Si j’avais rallongé, la cadence aurait diminué un peu." Une piste où la romance trouve sa place Dans le titre phare de l’album, on peut entendre : "Resucitar no puedo / pero puedo inventarme una vida por ti" ("Je ne peux pas ressusciter / mais je peux m’inventer une vie pour toi"). Coque Malla explique : "Je suis très content de voir qu’avec l’âge, je vis l’amour plus intensément. Quand vous ressentez que l’amour est pour toute la vie, et que la vie à un moment donné se termine… C’est très dur de mourir ensemble. " Vous pourriez être interessé par Le Festival de la Guitare a attiré 24 242 spectateurs lors de ses 31 représentations 16 juillet 2024 ‘Solos en la noche’ de Guillermo Rojas remporte le prix Asecan 21 décembre 2024 Coque Malla : une seconde jeunesse artistique Coque Malla, avec près de 25 ans de carrière solo, a, selon ses propres termes, "une source qui ne sait d’où elle vient". Il explique : "D’où viennent les muses ? Une origine possible pour moi, c’est la découverte que l’art, la création, sont infinis. Les possibilités de combinaisons de mélodies, d’harmonies, d’idées… Si vous prenez la décision de ne pas militer pour un style en particulier, de ne pas vous spécialiser, mais de voyager, cela est infini et très inspirant." Une réflexion sur la movida La movida (mouvement culturel espagnol né à la fin du franquisme) : en parlant de sa première période dans la musique avec les Ronaldos, en 1985, le chanteur admet qu’il n’a pas vécu cette période en tant que tel. Mais, il continue : "Cependant, y a-t-il des gens qui sont contre la movida ? Je ne peux pas le comprendre. Parce que maintenant, tout est politique, et ils vous placent ici ou là, et c’est épuisant. La movida a donné naissance à des choses incroyables et c’était très naturel, après l’étouffement qu’avait été la dictature. Je ne comprends pas comment on peut être contre ça. Il y a un débat sur les réseaux sociaux qui est très fatiguant et très idiot." Coque Malla à la télévision Coque Malla avoue : "Je vais à très peu de télévisions. Aujourd’hui, nous sommes allés à "Culturas", dans "La 2". Un direct, à voix et piano. Mais il n’y a pas beaucoup d’émissions où aller jouer. Ce qui m’arrive, c’est que les gens viennent me voir et me disent : "Mais tu ne fais plus de musique, n’est-ce pas ?". Ils ne reçoivent pas ce que je fais. Il y a des gens qui pensent que moi, ou Bunbury, nous sommes morts."En bref, Coque Malla est un artiste qui reste fidèle à ses influences, tout en apportant une touche personnelle. "Aunque estemos muertos" est un album qui nous rappelle que la vie est précieuse et qu’il faut en profiter, malgré la mort qui nous entoure. 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente La Voix de la passion : Alejandro Caraza, en quête de succès musical entrée suivante , arte y tecnología Exploration de l’OFFF : quand créativité, art et technologie se rencontrent A lire aussi Orchestre de Cordoue : tu le savais ?... 5 septembre 2025 Cordoue, où l’amitié ressemble à un crush: voilà... 5 septembre 2025 Filmoteca de Andalucía à Cordoue : tu le... 4 septembre 2025 À Cordoue, Romero de Torres vs Warhol: tu... 4 septembre 2025 Sorolla revient avec une plage oubliée: ce que... 3 septembre 2025 Córdoba, résidence bretonne: mon carnet d’initié pour une... 3 septembre 2025 Arcana à Córdoba: la Mezquita chuchote une élégance... 2 septembre 2025 Córdoba et le violon flamenco: le retour fiévreux... 1 septembre 2025 Pozoblanco, deux générations en une nuit: Alvama Ice... 1 septembre 2025 À Córdoba, mon détour par le hangar “Eiffel”... 1 septembre 2025