Culture Comment un concert chaotique devient un bon album : l’expérience d’Andrés Calamaro par María Fernanda González 19 janvier 2024 100 Le concert chaotique de Andrés Calamaro à Razzmatazz La soirée du 8 septembre 2010 à Razzmatazz reste dans les mémoires. C’était le concert d’Andrés Calamaro, qui avait décidé de commencer sa performance avec une demi-heure d’avance, alors que la salle n’était pas encore remplie. Ce fut une soirée désordonnée, avec un répertoire surprenant comprenant des reprises de morceaux tels que "Get up, stand up", "Walking on the moon", "Imagine", "No woman no cry", "Bridge over troubled water", et bien d’autres encore. Les longs monologues sur l’actualité, notamment la récente interdiction des corridas en Catalogne, avaient également dérouté le public. Mais malgré tout cela, comment cet évènement calamiteux a-t-il pu devenir un album live remarquable ? Il y a en réalité un petit tour de passe-passe : bien que l’album s’intitule "Razzmatazz", seuls 11 morceaux sur les 21 proviennent vraiment de ce concert, et nous ne sommes pas sûrs que tous aient été enregistrés ce soir-là. Les 10 autres chansons ont été capturées lors d’autres concerts en Espagne, comme l’indique la note sur la couverture arrière. De plus, l’ordre des morceaux ne correspond pas à celui de la setlist de ce fameux concert à Razzmatazz. Une bande sauvage et efficace Cependant, ce qui rend cet album si intéressant c’est qu’il ne s’agit pas d’un concert unique, réfléchi et principalement axé sur la performance. Il s’agit plutôt de différents enregistrements live, témoignant de différentes soirées en 2010. On découvre ainsi 3 morceaux de l’album "On the rocks" ainsi que des titres plus anciens comme "Por mirarte" ou encore une version très originale de "Walk of life" des Dire Straits intégrée à "Salud, dinero & amor". Et bien sûr, la formation de Calamaro, avec son trio de guitares (Diego García, Geny Avello et Julián Kanevsky), déploie toute son énergie rock avec des passages du piano au funk et au country. Mais ce sur quoi cet album insiste le plus c’est la symbiose entre le chanteur charismatique, le solide répertoire de chansons et l’énergie de son groupe de musiciens. Cette fois-ci pas de place pour les caprices ou le chaos, tout est parfaitement en place pour une session live très cohérente. Un retour en grâce pour The Brights et Miquel Vilella "The Brights", groupe de jeunes australiens, ne perd pas de temps pour révéler son identité: des mélodies complexes mais ensoleillées, des guitares limpides et éclatantes, des lignes de basse imposantes et des harmonies vocales exquises. Leur musique est un jangle-pop de grande qualité, avec parfois des incursions vers des sonorités rock ("Everyone in town") ou plus country ("Drinks and dreams"). Ces morceaux finiront par vous envoûter de manière discrète mais inévitable. Enfin, Miquel Vilella signe son retour avec "Tornaviaje", un album à la fois tendu et magique. Son registre pop sans aucun compromis renvoie certaines références telles que Brian Wilson ou Sean O’Hagan, avec ses mélodies raffinées et des harmonies vocales avec des nuances émotives. Cet album s’impose comme une invitation à l’aventure, libre de toute pression commerciale. Vous pourriez être interessé par Anguita y Julio : le podcast primé au Prix du journalisme d’Andalousie 17 décembre 2023 Une vidéo documentaire explorant le regard de deux photographes internationaux sur la ville de Córdoba 12 juin 2024 Horacio Fumero nous offre un album en solo après des années de carrière Après plus de 50 ans de carrière en tant qu’accompagnant, Horacio Fumero sort enfin un album en solo intitulé "Bass Solo Songs". Ce disque est une véritable autobiographie musicale, avec des chansons que Fumero a apportées d’Argentine, des souvenirs de ses racines latino-américaines et des compositions personnelles mêlant habilement influences et sonorités jazz. On y retrouve également deux duos, l’un avec sa fille Lucía Fumero et l’autre avec la tromboniste Rita Payés, qui témoignent de son rôle de mentor et de maître. Ce disque est également un autoportrait, car même lorsqu’il ne joue en compagnie de personne, Horacio Fumero – toujours au service de la musique – préfère que l’on se focalise sur la musique plutôt que sur lui. Conclusion Les sorties de la semaine sont très diversifiées, avec des albums aux styles différents, mais chacun mérite d’être écouté. Que ce soit le concert chaotique mais finalement très réussi d’Andrés Calamaro à Razzmatazz, le retour en grâce de The Brights et Miquel Vilella, ou encore le premier album solo d’Horacio Fumero, ils prouvent tous que la musique n’a pas de frontières et peut toujours nous surprendre. Alors laissez-vous porter par ces artistes talentueux et prenez plaisir à découvrir leur musique. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente BlowDécouvrez les expositions ‘Keep it Cute’ de Pablo Little et ‘One Summer’s Day’ de Viola Blow au CAC Málaga à La Coracha entrée suivante Hombres G : 40 ans plus tard, la liberté d’expression est révolue ; le lynchage public est désormais en vogue A lire aussi Macarena Gómez : Nouveau film et activités enfants... 29 novembre 2024 Conservation de la Capilla Sixtina : Conflit entre... 29 novembre 2024 Albert Serra : Pourquoi il déteste la normalité... 29 novembre 2024 Córdoba : Célébration de la culture et remise... 28 novembre 2024 Découvrez ‘La première en la front’: Pabellón Psiquiátrico 28 novembre 2024 Eduardo Casanova : la réaction face à un... 28 novembre 2024 Casa en Flames et Querer : Nominations aux... 28 novembre 2024 Critique de ‘Esperando la nuit’ : un drame... 28 novembre 2024 Philipp Engel et le jury de Cinema24 :... 28 novembre 2024 Restauration d’un tableau baroque de l’Inmaculada Concepción à... 28 novembre 2024