Bar et Goma : rencontres passionnantes où la vie s’exprime

Bar/Goma/Bar : Un spectacle intime et poétique de Teatro Anatómico

Teatro Anatómico avait l’habitude de passer par le Bar Goma lors de leur précédent spectacle, San Vito. Situé en face du cimetière de San Fernando, ce bar proche de l’hôpital San Lázaro et du funérarium était un lieu où les gens célébraient la vie malgré tout, en s’offrant une bière ou en discutant. Intrigués par cet endroit qui semblait les interpeler, les membres de la compagnie ont décidé d’en faire la source d’inspiration pour leur nouveau spectacle : Bar/Goma/Bar. Cette pièce, qui sera présentée pour la première fois ce week-end au Teatro Central, accueille maintenant l’actrice Julia Moyano en plus du trio initial composé de la directrice scénique et dramaturge Ana Sánchez Acevedo, du musicien Pedro Rojas-Ogáyar et du danseur Juan Luis Matilla.

Bar/Goma/Bar n’a que peu de similitudes avec la pièce qui l’a précédé, si ce n’est que les deux ont émergé d’une recherche et d’un mélange hybride et stimulant de différentes disciplines. "San Vito était basé sur une danse poussée à son paroxysme, exécutée jusqu’à l’épuisement. Ici, l’élément dansant est réduit au minimum, la chorégraphie mettant plus en avant le mouvement que le simple fait de danser pour impressionner le public", explique Sánchez Acevedo à propos d’un spectacle qui réfléchit aux "moments marquants qui donnent un sens à ce que nous sommes" et qui aborde la mort comme sujet central, dont on parle souvent de manière indirecte. Au cours de leurs recherches, Teatro Anatómico s’est inspiré du polonais Tadeusz Kantor, une figure que Sánchez Acevedo explique dans un cours à l’université, et de son "Théâtre de la mort", qui, comme elle le précise, "a plus à voir avec les opérations de la mémoire qu’avec la mort en elle-même". "Comme dans sa pièce La classe morte, où il superpose ses souvenirs d’enfance dans une salle de classe vide. Cet espace entre le mémorial et le rêve de Kantor est ce qui nous intéresse", analyse la réalisatrice à propos de ce projet qui, sur le plan formel, s’inscrit également dans une autre lignée, celle du "cinéma mumblecore" qui a révélé des réalisateurs tels que Lynn Shelton et les frères Duplass, avec son ton naturaliste où les dialogues quotidiens révèlent peu à peu les relations personnelles.

Bar/Goma/Bar se présente comme une longue conversation murmurée, une catharsis où les interprètes partagent leurs souvenirs et expériences. "Ils parlent des choses qui leur sont arrivées", indique la réalisatrice et dramaturge, "et nous avons veillé à ce que cela ne sonne ni frivole ni grandiloquent". Sánchez Acevedo avait pour défi d’orchestrer un casting "atypique", de coordonner "trois parcours et formations très différents" dans cette intimité dévoilée devant les spectateurs. Rojas-Ogáyar, directeur musical de la pièce, "est sur scène pour jouer de la musique, mais il ne joue pas uniquement le rôle du musicien, il participe également avec les mots. Il a été très courageux car il n’avait jamais fait ça auparavant. Juanlu [Matilla] est plus connu en tant que danseur, mais il a une solide formation en théâtre, et cela se ressent. Julia a apporté sa précieuse expertise en tant qu’actrice. Chacun a apporté sa contribution et le texte est né de nos conversations. En réalité, San Vito et cette pièce, bien qu’elles semblent différentes, proviennent de la même chose : de nombreux essais et du travail en équipe", raconte l’auteur à propos du processus de création.

"Faire la fête, se poser des questions, jouer", c’est ce que Teatro Anatómico revendique. Bar/Goma/Bar, qui a impliqué d’autres professionnels tels que Merche Debaga pour les costumes, Pablo Pujol à la direction technique et Benito Jiménez pour la lumière, est accompagné d’"une musique d’ambiance, un simple accord qui sert de noyau et se déploie dans toutes les directions", assure Rojas-Ogáyar, qui ne craint pas de se transformer en acteur. "Après tout, cette pièce me permet de continuer à suivre mon credo d’artiste : créer à partir de l’expérimentation, en étant en contact avec d’autres disciplines", explique le joueur jienense. San Vito, qui a remporté plusieurs prix lors des derniers PAD Awards, a été la première et heureuse aventure d’une compagnie toujours prête à se réinventer à chaque nouveau projet, comme ils l’ont fait pour Bar/Goma/Bar. "Nous ne voulons pas être étiquetés comme du théâtre-danse, bien que cette liberté complique la tâche de la distribution. Nous aimons nous amuser, nous poser des questions, défricher de nouveaux terrains. Et nous voulons continuer à jouer avec chaque pièce que nous créons."

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