: cómo la música, el arte y la cultura se fusionan en el mundo virtualLa Movida: quand musique, art et culture fusionnent en réalité virtuelle

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Les nouvelles formes d’art à l’ère du numérique : MetartGenX

Au XXe siècle, le cinéma était l’art dominant. Une discipline analogique, fixe, avec un début et une fin, sur laquelle on ne pouvait pas intervenir. Mais au XXIe siècle, le média interactif prend le relais, comme le souligne le designer Montxo Algora lors de la présentation de MetartGenX. Cette plateforme de réalité virtuelle, créée à l’initiative du groupe spécialisé en musique électronique Aviador Dro, veut promouvoir les échanges culturels et artistiques dans un environnement virtuel accessible depuis n’importe quel point de la planète, voire même depuis la Station spatiale internationale.

"Nous voulons retrouver l’esprit de DRO, celui qui nous a amenés à être les premiers à monter une maison de disques indépendante, celui qui a inspiré les groupes de la nouvelle vague", explique Servando Carballar, membre d’Aviador Dro, en parlant de MetartGenX. Il décrit le futur de la technologie de manière catégorique : "L’intelligence artificielle va être un paradigme et nous devrons apprendre à vivre avec elle. C’est un outil qui peut déjà écrire des scénarios, faire du cinéma, de l’illustration, donc nous croyons que les artistes doivent apprendre à la connaître et en tirer le meilleur parti." Carballar et ses collègues de groupe utilisent déjà cet outil dans MetartGenX.

En utilisant l’intelligence artificielle, Aviador Dro peut réinventer l’image du groupe en utilisant des brochures, des affiches, des photos promotionnelles et des couvertures d’albums produits tout au long de leur carrière. Ils vont même utiliser cette technologie lors du concert anniversaire des 45 ans d’Aviador Dro au Ochoymedio de Madrid le 27 janvier prochain, en intégrant des images, des séquences, des manifestes et des interventions créées par l’intelligence artificielle.

Point de rencontre

Le terme "metaverso" a été utilisé pour la première fois dans le roman de science-fiction Snow Crash de Neil Stephenson, pour désigner les espaces virtuels tridimensionnels de communauté et de travail dans lesquels les utilisateurs, représentés par des personnages animés, interagissent entre eux. Fidèle à cette définition, le monde virtuel de MetartGenX se veut un point de rencontre pour les curieux, les amateurs de bande dessinée et les créateurs comme Montxo Algora et Aviador Dro, ainsi que Mauro Entrialgo et Miguel Ángel Martín.

Chacun de ces artistes a conçu leur propre espace dans MetartGenX selon leurs goûts, intérêts et critères graphiques. Aviador Dro a par exemple créé une boutique de produits dérivés et de disques, tandis que Montxo Algora a sa propre galerie d’art où sont exposés ses travaux discographiques, comme la pochette de El eterno femenino de La Mode ou Selector de frecuencias d’Aviador Dro. De son côté, Miguel Ángel Martín profite de son appartement minimaliste et aseptisé, comme on en voit souvent dans ses bandes dessinées, et Mauro Entrialgo a créé une station planétaire où ne manquent pas un bar et une juke-box entièrement fonctionnelle qui permet de sélectionner des titres d’Esteban Light et Tyrexitone, deux de ses projets musicaux.

Cependant, Servando Carballar précise que "la vente n’est pas le seul objectif de ce metaverso". Il souhaite que cet espace soit un lieu de rencontre où les auteurs organisent régulièrement des événements avec leurs fans et leur expliquent leur œuvre.

Esprit d’innovation et prudence

Mauro Entrialgo, lors de la présentation de MetartGenX, exprime une certaine prudence : "Nous verrons comment cela fonctionne", avant de mentionner quelques initiatives similaires qui ont rapidement été dépassées, comme c’était le cas avec Second Life. L’un des principaux obstacles auxquels est confronté ce metaverso est que, bien qu’il puisse être visité sur un ordinateur de bureau, pour être pleinement apprécié, il nécessite un casque de réalité virtuelle d’une valeur de plusieurs centaines d’euros.

"Quand nous parlions du cinéma plus tôt, il est important de se rappeler que son développement et son évolution n’ont pas été linéaires à travers l’histoire. Il y a eu des périodes où il n’a pas du tout progressé, et la même chose se passera avec les arts interactifs", rappelle Montxo Algora, qui a déjà expérimenté ce type d’expériences par le passé.

Carballar se souvient : "Il y a plusieurs décennies, lors d’un Art Futura organisé à Pachá, Montxo avait l’un des premiers casques de réalité virtuelle. C’était très encombrant et il était relié à l’ordinateur par un câble lourd. Depuis lors, les choses ont beaucoup changé. Nous savons que tout le monde n’a pas un casque de réalité virtuelle de 300 euros chez eux, et encore moins pour chaque membre de la famille. Cependant, il y a quelques années, nous ne pensions pas non plus que nous pourrions tout avoir à portée de main avec un téléphone portable. Il est évident qu’avec le temps, la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et la réalité augmentée, qui est peut-être la plus populaire, seront beaucoup plus développées."

L’équipe de Generación X veut être prête pour ce moment-là avec MetartGenX, une plateforme qui continuera également à évoluer et à grandir dans les prochains mois. Leurs projets incluent l’ajout de plus d’artistes, la construction de nouvelles salles et espaces dans les mondes existants, la proposition d’activités et l’intégration de créatrices femmes au projet. En effet, à l’origine, une artiste femme devait prendre part à ce projet mais malheureusement, elle n’a pas pu voir le projet terminé : il s’agit de la photographe madrilène Ouka Lele.