Culture Al-Ándalus dans l’ombre du cinéma : du pionnier Edison au géant Disney par María Fernanda González 17 décembre 2023 137 La représentation d’al-Ándalus au cinéma : une histoire mouvementée La période de l’al-Ándalus, qui s’étend du VIIIème au XVème siècle et qui voit la domination arabo-musulmane sur la péninsule ibérique, a été longtemps négligée au cinéma. C’est du moins ce qu’indique le compte Twitter Romandalusí, suivi par plus de 17 500 abonnés et spécialisé dans la diffusion d’informations sur cette période historique méconnue. Retour sur les différentes représentations de al-Ándalus au septième art, entre succès et échecs. Le pionnier : Thomas Alba Edison En 1911, le célèbre inventeur et producteur américain Thomas Alba Edison réalise un court métrage intitulé "Le chrétien et la maure". Inspiré de l’histoire tragique de Roméo et Juliette, ce film muet est la première représentation de al-Ándalus au cinéma. Bien que décrit comme une œuvre d’amour et de trahison, le film montre déjà une perspective chrétienne sur cette période de l’histoire. Al-Ándalus à l’italienne Il faut attendre plus de 50 ans pour voir de nouveau al-Ándalus sur grand écran, avec le péplum italien "Les cent chevaliers" en 1961. Cette fois-ci, la perspective est différente et montre les arabes comme des barbares à combattre. Ce n’est qu’en 1981, en pleine période "destape" (période de libération sexuelle en Espagne), qu’une production espagnole intitulée "Quand Almanzor a perdu le tambour" fait son apparition. Cette comédie érotique met en scène Almanzor, interprété par Mariano Ozores, comme un personnage ridicule et stéréotypé. L’échec de "Al-Andalus. Le chemin du soleil" En 1988, c’est le documentaire "Al-Andalus. Le chemin du soleil" qui retrace l’histoire de Abderraman I et la fondation de l’émirat. Salué pour son traitement historique de la période de al-Ándalus, ce film réalisé par Jaime Oriol et Antonio Torruella sera pourtant un échec commercial. Il faudra attendre 1997 pour voir un film sur al-Ándalus sélectionné à Cannes : "Le destin". Cette comédie musicale égyptienne raconte l’histoire d’Averroès avec un ton plus léger. Al-Ándalus en animation Ce n’est qu’en 1998 que l’animation espagnole s’empare de l’histoire de al-Ándalus avec le film "Ahmed, prince de l’Alhambra" réalisé par Juan Bautista Berasategi. Suivi en 2003 par "L’enchantement du sud", ces films basés sur les récits de Washington Irving ont été nommés aux Goya. En 2009, c’est le documentaire "Expulsés 1609 : la tragédie des morisques" de Miguel López Lorca qui aborde la période de l’expulsion des musulmans d’Espagne. Les récentes productions Plus récemment, al-Ándalus a été à nouveau représenté au cinéma à travers des productions internationales comme "Assassin’s Creed" (2016) produit par Michael Fassbender, qui situe une partie de son intrigue en Espagne au XVème siècle, et la dernière production de Disney "Wish" (2021), dont le royaume fictif s’inspire fortement de l’Alhambra et de l’architecture hispano-musulmane. Vous pourriez être interessé par « Óscar Casas : Gervasio Deferr et ses combats contre l’alcool » 31 octobre 2024 Le processus de l’alzheimer raconté par Santiago Romero 25 janvier 2024 Une perspective limitée Bien que ces productions aient permis de mettre en lumière l’histoire de al-Ándalus, elles ont pour la plupart une perspective limitée, souvent biaisée par des stéréotypes et des clichés. Certains films comme "El Cid" (1961), avec Charlton Heston, ou "Daniya, le jardin du harem" (1988), ne font que renforcer l’image de l’arabe comme l’ennemi à abattre. Un documentaire recommandé En plus de ces productions cinématographiques, Pablo Sánchez Domínguez recommande le documentaire "Les constructeurs de l’Alhambra" réalisé par Isabel Fernández et disponible sur Filmin et Movistar+. Ce documentaire historique offre une perspective plus nuancée et complète sur al-Ándalus et son héritage. Conclusion Malgré des productions cinématographiques limitées, al-Ándalus continue d’être une source d’inspiration pour le monde du cinéma. En explorant cette période de l’histoire, nous pouvons découvrir une richesse culturelle et artistique qui mérite d’être mieux représentée et comprise. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente Divertissement et émotions : dernier ‘Más vale sábado’ avec Adela González et Boris Izaguirre entrée suivante 2020Gazir s’impose de nouveau au FMS España 2020 : retour sur son titre ! 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