Culture Steven Erikson : L’écrivain qui refuse la violence par María Fernanda González 11 novembre 2023 130 Histoire de la magie dans l’univers de Steven Erikson : une source d’émerveillement et de mystère Steven Erikson, né en 1959 à Toronto, est un écrivain canadien connu notamment pour sa série de dix livres « Malaz. Le livre des morts ». Avec son univers mélangeant fantasy épique et éléments sombres et violents, Erikson s’est imposé comme l’un des grands noms du genre. Lors de sa venue à Barcelone pour le Festival 42 dédié aux genres de l’imaginaire, il a rencontré ses nombreux fans et nous a livré des informations passionnantes sur son œuvre. Dans cet article, nous allons nous plonger dans l’univers de Steven Erikson et plus précisément dans la magie qui y règne. Comment est-elle perçue, quelle est sa place dans cet univers complexe et quelle est l’approche de l’auteur par rapport à cette notion ? Nous allons explorer ces questions ci-dessous, section par section. Malaz : un monde d’histoires et de mystères Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’univers de Malaz, il s’agit d’un monde riche en magie et en différentes espèces, où les hommes ne sont pas les seuls à prendre part à l’histoire. Pour découvrir cet univers, Erikson conseille de commencer par le début, c’est-à-dire par le premier tome de la série : « Les jardins de la lune ». Cela peut sembler déroutant car le lecteur est plongé au cœur d’un empire en plein conflit sans avoir véritablement connaissance de ce qui s’est passé avant. Mais Erikson assure qu’il prendra le lecteur par la main et le guidera dans cette histoire complexe au fur et à mesure de sa lecture. Il n’y a donc pas de raccourci pour s’initier à cet univers, mais plutôt une invitation à se perdre dans ses pages et à laisser le mystère opérer. La magie : une source de merveille et de mystère Vous pourriez être interessé par Vicente Amigo se produira en fin d’année au Gran Teatro de Córdoba 19 juin 2024 Court-métrage sur un village de bidonvilles à Barbate, réalisé par un Cordouan 15 août 2024 Contrairement à certains auteurs, Erikson n’a pas développé de système magique avec des règles précises et une logique interne. Il considère que la magie est avant tout une source de merveille et de mystère, et que la comprendre totalement serait la dévoiler entièrement, la rendant ainsi moins mystérieuse. Il compare la magie à l’Iliade, où les dieux et les forces mystérieuses interagissent avec les mortels, sans que cela soit toujours expliqué. Dans son univers, la magie prend différentes formes, que l’on peut accéder par le biais de « sendas » : des chemins qui permettent de découvrir d’autres réalités et d’y puiser des éléments. Cela peut sembler un peu effrayant, mais la recherche de la magie est également une source de fascination pour les personnages de l’histoire. L’anthropologie et l’archéologie au cœur du récit Il faut savoir que Steven Erikson est formé en anthropologie et en archéologie, et ces deux disciplines ont largement influencé son œuvre. Il compare la lecture de ses livres à une randonnée dans la nature : la surface représente la réalité de ce qui est visible, mais en creusant un peu plus profondément, on trouve des éléments qui ont façonné cet environnement visible. De la même manière, les évènements qui se déroulent en surface dans ses livres sont influencés par des éléments enfouis et cachés, qui leur donnent un sens plus profond. Ainsi, la magie joue un rôle important dans cet univers, mais elle ne peut être comprise sans avoir une connaissance des évènements qui ont façonné cet univers et ses personnages. La collaboration avec Ian C. Esslemont Steven Erikson a créé cet univers de Malaz en collaboration avec Ian C. Esslemont, auteur de la série de récits « Les chroniques de Malaz ». Les deux écrivains ont développé cet univers de manière très flexible, en s’inspirant notamment des parties de jeu de rôle qu’ils ont eux-mêmes dirigées. Cela rend l’écriture encore plus intéressante car les deux auteurs ont des interprétations différentes de certains évènements, ce qui les pousse à explorer de nouvelles voies et à enrichir davantage cet univers fascinant. Déconstruire et reconstruire les tropes de la fantasy épique Steven Erikson fait partie d’une génération d’écrivains qui ont cherché à déconstruire et à renouveler les tropes de la fantasy épique, qu’il considère comme trop souvent utilisés de manière stéréotypée. Au lieu d’éviter ces clichés, il les utilise comme base pour les explorer et les remettre en question. Ainsi, il évoque un dialogue entre lui et les auteurs qui l’ont précédé, à l’instar de Stephen Donaldson et sa série de Thomas Covenant, qui ont ouvert une voie aux auteurs de fantasy en leur montrant qu’il était possible d’aborder des sujets plus complexes. La violence et ses conséquences La violence, qu’elle soit présente dans les livres de fantasy ou dans notre société, est un sujet dont Steven Erikson s’empare avec un certain recul. Il est conscient du danger d’exacerber la violence et de perdre son impact sur les lecteurs. C’est pourquoi, même si la violence est parfois nécessaire dans son récit, l’auteur ne se complait pas à la décrire en détails et se concentre plutôt sur les conséquences qu’elle a sur ses personnages. Il s’inspire d’auteurs comme Tim O’Brien ou Gustav Hasford, qui ont abordé la question de la violence dans la guerre du Vietnam, en montrant qu’elle peut avoir des répercussions sur le mental et les sentiments des individus. Une envie grandissante pour la science-fiction Bien qu’il soit principalement connu pour ses ouvrages de fantasy, Steven Erikson avoue avoir une préférence pour la science-fiction et avoir perdu le goût pour la fantasy. Il cite notamment des auteurs comme Ian M. Banks ou Alistair Reynolds pour leur exploration de l’espace et des différentes ramifications possibles de cette thématique. Il reconnaît également avoir été séduit par la fraîcheur et l’originalité du roman de Becky Chambers, « Les voyageurs », qui mêle la science-fiction et les thématiques sociales de manière subtile et intelligente. En conclusion, l’univers de Steven Erikson est à la fois complexe, sombre et fascinant. L’auteur y aborde de nombreux thèmes comme la magie, la violence, la politique et la nature humaine de manière subtile et réfléchie. Il s’est imposé comme une figure majeure de la fantasy et ses livres continuent de fasciner de nombreux lecteurs partout dans le monde. Si vous ne connaissez pas encore cet univers, il est temps de vous plonger dans les premières pages des « Jardins de la lune », pour découvrir à votre tour les mystères de Malaz. 0 FacebookTwitterPinterestEmail María Fernanda González María, globe-trotteuse passionnée de Córdoba et de journalisme, a parcouru le monde entier, explorant Córdoba et dévoilant des histoires qui relient les gens à leur patrimoine. Des rues historiques de l'Andalousie aux villes dynamiques du monde entier, elle s'est immergée dans diverses cultures, développant une profonde compréhension de la région et de ses habitants. Maîtrisant le français, Megan allie ses compétences linguistiques et son expertise journalistique pour raconter des histoires captivantes et mettre en lumière l'essence unique de chaque lieu qu'elle visite. Son dévouement à la narration garantit que la riche culture et les traditions de Córdoba et au-delà sont partagées avec un public mondial. entrée prédédente Plongez dans l’univers de Madbel avec son premier album ‘Tarara’ chez Discos Bora Bora entrée suivante Un événement majeur force le report de la demi-finale de MasterChef Celebrity sur TVE A lire aussi Découvrez ‘La première en la front’: Pabellón Psiquiátrico 28 novembre 2024 Eduardo Casanova : la réaction face à un... 28 novembre 2024 Casa en Flames et Querer : Nominations aux... 28 novembre 2024 Critique de ‘Esperando la nuit’ : un drame... 28 novembre 2024 Philipp Engel et le jury de Cinema24 :... 28 novembre 2024 Restauration d’un tableau baroque de l’Inmaculada Concepción à... 28 novembre 2024 Carlos Hipólito : ‘Burro’ en spectacle au Gran... 28 novembre 2024 Jury de Cinema24 : 9 experts du cinéma... 28 novembre 2024 Découvrez la Trashumance à travers l’Exposition de Katy... 28 novembre 2024 Lázarillo à Córdoba : Opéra de chambre et... 28 novembre 2024