15 Le Festival de Cinéma Africain revient à Cordoue ! Prête à explorer comment ces films changent notre regard sur l’ailleurs ? Je vous partage mes coups de cœur.Pourquoi le retour du Festival de Cinéma Africain est une bouffée d’air frais pour Cordoue Quand j’ai appris que le Festival de Cinéma Africain revenait à Cordoue en juin 2025, j’ai eu cette sensation rare, celle d’un fil invisible renoué entre ma ville et les autres continents. Ce festival n’est pas qu’un événement : c’est un pont vivant vers d’autres cultures, un miroir où chaque Cordouan peut déceler un reflet familier dans des récits venus de loin. On a parfois tendance à croire que le cinéma africain est réservé aux initiés ; or, ces œuvres nous parlent souvent d’espoirs universels, de séparations douloureuses, ou de rêves d’ailleurs – autant de thèmes qui vibrent ici aussi, sous les orangers et les patios. Je me souviens encore de la toute première édition accueillie par Cordoue il y a plus de dix ans. L’atmosphère était électrique : les spectateurs sortaient des projections bouleversés, avides d’échanger avec les réalisateurs présents. Voir ces films ici, dans notre Filmoteca ou dans l’intimité d’un patio fleuri lors d’un « Aperitivo de cine », c’est recevoir le monde dans notre maison. Le cinéma comme espace partagé : quand la diversité nourrit l’imaginaire cordouan Ce que beaucoup ignorent (et que peu d’articles soulignent), c’est combien ce festival s’intègre à la vie culturelle locale bien au-delà des salles obscures. L’organisation propose notamment des séances dédiées aux scolaires (« Espacio Escuela »). J’ai eu la chance d’accompagner une classe lors d’une projection il y a quelques années – les enfants étaient captivés par l’histoire de Hanami, cette petite fille caboverdienne tiraillée entre départ et retour. Certains se sont même reconnus dans ses dilemmes ! Ces rencontres façonnent une génération cordouane plus ouverte et curieuse. Autre point méconnu : l’importance donnée aux échanges avec les réalisateurs. Ces moments informels sont souvent aussi marquants que le film lui-même. En discutant avec David Bingong après Les Voyageurs, j’ai ressenti sa sincérité et sa volonté d’abattre les clichés sur la migration africaine. De telles conversations, vécues dans un patio illuminé ou devant un café, marquent durablement. Pour mieux comprendre cette programmation engagée (et parfois exigeante), je recommande vivement une visite sur le site officiel du Festival de Cinéma Africain : on y trouve des analyses pointues sur chaque œuvre présentée. Vous pourriez être interessé par Desiderio Vaquerizo : Córdoba, d’abord romaine puis tout le reste 20 juin 2024 Irene Hens présente son documentaire ‘Barzaj’ à la Filmoteca 19 novembre 2024 Des films qui bousculent… mais surtout qui relient La sélection proposée cette année frappe par sa diversité géographique et thématique : Hanami (Denise Fernandes) – Entre rêve du départ et douleur de l’exil. Les Voyageurs (David Bingong) – La migration racontée depuis l’intérieur. Wallay (Berni Goldblat) – Un ado entre France et Burkina Faso redécouvre son héritage familial. Bye Bye Tibériade (Lina Soualem) – La quête des racines féminines au croisement des mondes arabe et européen. Ce qui m’a surprise lors des éditions précédentes ? Le dialogue spontané qui s’installe entre public local et invités venus parfois pour la première fois en Andalousie. En tant que voyageuse habituée à raconter Cordoue sous toutes ses coutures, je vois là un double mouvement : découvrir l’Afrique… mais aussi offrir notre hospitalité si singulière aux cinéastes étrangers. Au fond, derrière chaque récit projeté sur grand écran flotte une question familière : qu’est-ce que partir veut dire ? Et comment se construire « entre deux rives » ? Voilà un thème cher à nombre d’Andalousiens issus eux-mêmes de migrations intérieures ou internationales. Pour explorer ces passerelles culturelles autrement qu’en spectateur passif, je vous conseille également une balade post-projection dans la Judería ou vers la rive du Guadalquivir : vous sentirez alors combien Cordoue sait elle-même conjuguer traditions ancrées et ouverture vers demain. Le Festival comme tremplin pour repenser la solidarité locale Il serait dommage de réduire cet événement à sa seule dimension artistique. À travers ce festival organisé par la délégation municipale Coopération & Solidarité, il y a une vraie démarche citoyenne : offrir aux habitants des outils pour mieux saisir la complexité du monde actuel sans tomber dans le piège du misérabilisme ou du sensationnel. J’ai noté que plusieurs ateliers parallèles seront animés autour du vivre ensemble ou des réalités migratoires contemporaines. Lors d’un atelier en 2023 sur le dialogue interculturel (en marge d’un autre festival), j’avais été frappée par la sincérité des échanges : chacun venait avec ses questions franches… mais repartait enrichi par la parole collective. Je souhaite ardemment retrouver cet esprit lors des rencontres prévues en 2025 ! Pour compléter votre exploration personnelle autour du festival et approfondir certains enjeux abordés à l’écran ou lors des débats citoyens, rendez-vous également sur le portail Filmoteca Andalucía, véritable mine pour suivre toute la programmation locale tout au long de l’année. Comment vivre pleinement ce festival si unique ? Mes astuces locales ! Si je devais donner quelques conseils pratiques après avoir arpenté tant d’événements culturels cordouans : Privilégiez les séances avec débat ou « Aperitivo de cine » pour profiter pleinement de l’ambiance conviviale et poser vos questions directement aux réalisateurs. Ne sous-estimez pas les projections destinées aux plus jeunes : elles offrent souvent un regard neuf même aux adultes désireux de comprendre autrement. Après chaque film, prolongez votre expérience autour d’un verre dans une taberna voisine – rien ne vaut ces discussions impromptues où chacun partage ses impressions encore fraîches. Enfin… gardez l’esprit ouvert ! Certains films déroutent par leur rythme ou leurs codes narratifs différents ; laissez-vous surprendre par cette autre manière d’habiter le monde… Et surtout : osez franchir le seuil si vous n’avez jamais assisté à ce type de manifestation culturelle ! Le Festival de Cinéma Africain est bien moins élitiste qu’on ne croit – il est fait pour toutes celles et ceux qui souhaitent voir Cordoue vibrer au rythme du monde entier. Questions fréquentes Faut-il réserver ses places pour assister au Festival de Cinéma Africain à Cordoue ? Oui, il est conseillé de réserver en ligne via les sites partenaires comme Filmoteca Andalucía car certaines séances affichent vite complet, notamment celles accompagnées par les réalisateurs eux-mêmes. Les films sont-ils sous-titrés en espagnol ou en français ? La majorité des projections propose des sous-titres en espagnol ; vérifiez toutefois chaque séance sur le programme officiel si vous préférez une langue précise. Le festival accueille-t-il aussi des activités pour enfants ou familles ? Oui ! Grâce au programme Espacio Escuela, plusieurs séances sont conçues pour être accessibles dès le primaire avec explications adaptées et échanges pédagogiques après chaque projection. Est-ce ouvert uniquement aux passionnés du cinéma international ? Pas du tout ! L’objectif est justement d’élargir la curiosité culturelle locale : débutants comme cinéphiles aguerris trouveront matière à réflexion… et peut-être quelques émotions inattendues. Photo by Anthony DELANOIX on Unsplash CinémaFestival 0 FacebookTwitterPinterestThreadsBlueskyEmail María Fernanda González María est notre journaliste voyage basée à Cordoue. En tant que Cordouane et exploratrice du monde, elle possède un talent particulier pour connecter les voyageurs francophones à l'essence de sa ville. Sur Escapade à Cordoue, María partage ses découvertes, ses conseils d'experte locale et ses récits qui donnent vie au patrimoine et à la culture vibrante de Cordoue et de l'Andalousie. Elle explore aussi bien les ruelles historiques de la Judería que les métropoles lointaines, toujours en quête d'histoires qui relient les gens et les lieux. Ses contributions sont une invitation à voir Cordoue à travers les yeux d'une passionnée, offrant des clés pour un voyage enrichissant en Andalousie. entrée prédédente Fondation Antonio Gala : immersion dans la forge secrète des créateurs de Cordoue entrée suivante Expérience d’achat tech à Cordoue : Mon moniteur livré dans un sac plastique, tu y crois ? 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